Annales des Mines (1869, série 6, volume 15) [Image 10]

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NOTICE SUR P. BERTHES.

NOTICE SUR P. BERTHIER.

fut parfaitement démontrée par Berthier, sur des échantillons de Nagyag et de Freyberg

De nombreuses espèces de la famille des silicate,

si

importante dans le règne minéral, ont été l'objet d'investigations approfondies de la part de Berthier. Depuis longtemps, les traités de minéralogie mentionnent les analyses qu'il a données des feldspaths du Mont-Dore et du Drachenfels, de l'obsidienne de Pasco, et du pétrosilex d'Aran. On peut aussi rappeler ses études sur la pouzzolane de Naples et le trass des bords du Rhin (**), substances dans lesquelles il trouve l'eau à l'état de combinaison, et qui constituent comme des feldspaths hydratés, que l'on pourrait, dit-il, exploiter pour minerai d'alun. Dans l'un de ses premiers mémoires, dès 1807, Berthier indiquait, dans le phyllade de Cherbourg, la présence de la potasse, sans la moindre trace de soude. Toujours très-circonspect dans ses déductions, il ajoutait toutefois que cette potasse pouvait provenir d'un mélange de feldspath (***). Peu de temps après, la présence de la potasse, également en proportion très-notable,é tait constatée par d' Aubuisson (****)

dans une analyse très-instructive par ses conséquences. On

sait comment ces premiers résultats, si importants pour l'agriculture, non moins que pour la géologie, se généralisèrent, notamment par les travaux de Mitscherlich ; ceux-ci nous ont même appris qu'il est bien peu d'argiles sans potasse combinée. La constitution intime des argiles a été éclairée par Ber-

thier; il s'est servi de divers agents, acides ou alcalins, pour faire une sorte d'analyse immédiate de ces com-

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par leur origine et leurs nombreux emplois dans l'industrie (*). Le premier, il a appelé l'attention sur des silicates d'alumine hydratés, qu'il a distingués, à juste titre, des argiles proprement dites; elles en diffèrent, en effet, non-

seulement par les proportions relatives de leurs trois éléments, mais, sans doute aussi, par leur mode de formation. L'halloysite, d'abord établie comme espèce, sur un échantillon que le vénérable doyen des géologues, M. d'Omalius d'Halloy, avait rencontré à Angleure, près de Liège, fut bientôt retrouvée par Berthier dans les gîtes métallifères d'autres contrées, notamment à Nontron, dans la -Dordogne (**)

C'est ,aussi dans cette dernière localité que Berthier signala, une espèce nouvelle, un silicate de peroxyde de fer, avec de l'eau de combinaison, qui présente l'aspectd'une

argile de couleur jaune serin. Cette espèce nouvelle, qui reçut le nom de nontronite, doit donc être séparée bien nettement des ocres jaunes, qui consistent en un silicate d'alumine, simplement mélangé d'hydrate de peroxyde de fer, et dont Berthier avait aussi fait une étude spéciale (***). A la fin du siècle dernier, Guettard avait reconnu que le kaolin résulte d'une décomposition du feldspath appartenant à certaines roches granitiques. Plus tard, on constata que l'alcali du minéral primitif a disparu dans cette décom-

position. Berthier démontra de phis, que dans l'action à laquelle le kaolin doit naissance, une partie notable de la silice a été éliminée (****). La décomposition qu'a subie une autre espèce de silicate,

posés naturels, si intéressants par leur abondance, ainsi que (*) Annales des mines, 1e série, T. VI, p. 593, Cl Annales des mines, 2' série, t. I, p. 333, t 827 ; id., 5 série, t. XI, p.565, 1837.

r*) Journal des mines, t. XXI, p. 5t5, 1857. (**) Journal de physique, t. LXVIII, p. /plu, iS09.

(*) Traité des essais par la voie sèche, t. I, p. 39. (**) Annales des mines, 2. série, t.1, p. 2611, 1827; id., 5' série, T. V, p. 552, 18511.

(***; Annales des mines, 1" série, t. VIII, p. 356, 1823. (****) Annales de chimie el de physique, t. XXIV, p. 107, et Annales des mines, 1" série, t. IX, p. /mut, 18211.