Annales des Mines (1865, série 6, volume 8) [Image 251]

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PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES DE LA VAPEUR. 476 qui a lieu en effet comme nous le reconnaîtrons plus loin (*) en partant de la théorie mécanique de la chaleur qui se trouve

maintenant hors de toute contestation. Mais alors on trouve que la loi de la détente est différente de celle qu'on a admise jusqu'à présent ; elle s'accorde cependant assez bien avec cette dernière pour des détentes qui ne dépassent pas les limites ordinaires de la pratique, comme cela devait être d'après les diagrammes relevés au moyen de l'indicateur de Watt, appareil qui laisse à désirer au point de vue de la sensibilité, et qui au delà de ces limites ne donne plus d'indications admissibles. Pour des détentes plus grandes, les pressions diminuent plus rapidement que ne l'indique la loi de Mariotte, et deviennent bientôt du même ordre de grandeur que les résistances passives développées par le mouvement du piston dans le cylindre. Les détentes exagérées, proposées par quelques constructeurs dont l'indicateur de Watt ne peut pas rendre compte et dont l'idée est basée uniquement sur une théorie inexacte, doivent

donc être rejetées, comme l'ont toujours pensé d'autres constructeurs non moins sérieux que les précédents. Lorsque, dans des conditions convenables de lumière, on observe un jet de vapeur qui .'échappe dans l'atmosphère, on reconnaît qu'il est formé d'une partie centrale, à tenture serrée, se terminant en pointe, environnée d'une auréole de vapeur floconneuse dont l'importance augmente au détriment de cette partie à mesure que l'on s'éloigne de la

naissance du jet. A une très-petite distance de l'orifice,

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avant que l'auréole floconneuse ait pris un développement appréciable, les particules fluides paraissent animées de vitesses parallèles à l'axe du tuyau ; la section qu'elles traversent alors, croît avec l'excès de la pression dans le tuyau sur la pression atmosphérique ou avec ce qu'on appelle la pression effective; d'abord inférieure à celle de l'origine, ce qui correspond à un minimum ou à une contraction pour une faible pression effective, la section dont il s'agit devient bientôt un maximum qui va en augmentant avec la pression. D'après le principe énoncé plus haut, le jet, dans la section des vitesses parallèles, doit se composer d'eau et de vapeur à loo°, ce qui semble établir d'ailleurs la couleur blanc mat du fluide et quelques essais, au moyen de lames fusibles, que j'ai faits, il y a quelques années avec M. Minary. En partant de là, j'ai établi une formule remarquable en ce sens que le coefficient de dépense, c'est-à-dire le rapport entre la section des vitesses parallèles et celle de l'orifice est une fonction linéaire de la pression effective pour des orifices en mince paroi, rentrant et conique ; les coefficients semblables de cette fonction (*), varient entre des limites assez resserrées. Cette formule s'accordant non-seulement avec les résultats de l'expérience, mais encore avec les faits secondaires que l'on a signalés en premier lieu, semble indiquer que la théorie dont elle résulte est satisfaisante, mais comme elle est d'une application assez laborieuse, j'ai cru devoir terminer mon travail, en indiquant en vue de la remplacer, quelques formules empiriques plus simples et plus élégantes que celles que j'ai proposées il y a quelques années avec M. Minary.

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(*) A la suite de l'exposé des Recherches expérimentées sur Pécan-

tentent des vapeurs, publié par M. Niinary et moi dans ce recueil (t. XVIII), j'avais cru, au moyen d'une induction que je supposais approximative, pouvoir établir que, au contraire, la vapeur en se détendant ne se condense pas. J'ai reproduit cette erreur dans mon

(*) Calculées d'après le résultat des expériences rappelées dans la note précédente.

commentaire aux travaux publiés sur la chaleur considérée au point de vue mécanique (t. XX), au n° hi dont la substance ne peut dès lors s'appliquer qu'il la compression do la vapeur.

Tolu VIII, '865.