Annales des Mines (1865, série 6, volume 8) [Image 198]

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GÉOGENIE.

REVUE DE GÉOLOGIE.

pente de leur fond fournissent au contraire des arguments invincibles contre l'hypothèse des érosions glaciaires, et il considère ces

lacs et les vallées correspondantes comme formés par soulève-. ments, rupture ou dénudation.

Cavités dans les roches. M. I-I ey mann (,) s'est occupé de l'étude des cavités fermées qui se rencontrent dans les roches. Il en distingue seulement trois types qui sont basés sur le mode de formation. Le premier type est offert, par exemple, par les cavités du calcaire carbonifère des environs de Ratingen et de Lintorf, qui sont tapissées par des cristaux de quartz, de dolomie, de pyrite, de ga-

lène et de blende. M. H eym ann attribue leur formation à l'enlèvement par les eaux de masses gypseuses, originairement mélangées au calcaire, et il croit trouver une confirmation de cette hypothèse dans la présence des sulfures métalliques qui tapissent leurs parois. La dénomination qu'il leur applique est celle de cavités drusiques (Drusenraum). Un second type est offert par les rognons, dont le fendillement intérieur provient du retrait survenu après la consolidation de l'enveloppe. Les rognons de strontiane sulfatés des marnes vertes nous en donnent un exemple aux environs de Paris. La même structure s'observe dans les rognons de calcaire argileux, particulièrement

dans ceux du lias et de l'oxfordien. On la retrouve aussi dans les oolithes et les pisolithes, surtout dans celles des environs de Castres. L'hématite et la limonite présentent encore fréquemment des rognons avec retraits. Enfin, nous en avons signalé nous-mêmes l'Islande.

dans les roches trachytiques, notamment dans celles de Le troisième type se rencontre dans les laves, et comprend les cavités produites par l'ascension de bulles gazeuses. A. ce sujet, M. H ey mann observe que les laves poreuses ne renferment pas d'amygdaloïdes formées de chaux carbonatée et quartz. Pour lui, ces amygdaloïdes existent seulement dans les roches dans lesquelles l'action des eaux aurait enlevé certaines substances et fait naître ainsi des espaces drusiques remplis postérieurement par des infiltrations. Il cite comme exemple les mêlaphyres de la vallée de Fassa, où la décomposition de l'augite aurait donné naissance à des cristaux de chlorite ferrugineuse (delessite)

et de grengesite avec perte de chaux carbonatée et de silice, qui ont alors rempli les arnygdaloïdes. Il ne nous paraît pas que ces considérations théoriques, développées par M. H eym a nn, puissent être acceptées. Comme nous l'avons déjà fait observer précédemment, la formation des amygdaloïdes est un phénomène qui remonte à l'o-

rigine même de la roche. La plupart de leurs minéraux datent de cette origine, bien que des infiltrations postérieures aient pu en introduire aussi dans les cavités restées libres. Les amygdaloïdes nous semblent être indépendantes de la décomposition des roches ; car on les observe dans des trapps et dans des mélaphyres qui ne sont aucunement altérés. La formation des a,mygdaloïdes d'agate,

tapissées de cristaux de quartz, peut encore être attribuée à des retraits s'opérant dans une masse de silice primitivement gélatineuse qui aurait subi une cristallisation postérieure. L'étude des cavités qui existent dans les roches se relie d'ailleurs, sous certains rapports, à. celle des roches globuleuses ; en effet, lorsque ces dernières sont riches en silice, leurs globules ont souvent des cavités dans leur intérieur; c'est notamment ce qui s'observe pour la pyroméride. Ces cavités sont irrégulières et elles se sont formées par contraction. Dans certaines roches, telles que les trachytes, les perlites et les obsidiennes, la contraction a été précédée d'une expansion due sans doute au dégagement de matières volatiles. Les globules qui ont des cavités peuvent même passer d'une manière insensible à des cellules, avec lesquelles ils se trouvent réunis sur la même roche (1).

Cailloux roulés dans les couches de houille. Il est extrêmement rare de rencontrer des cailloux roulés dans les couches de houille; cependant le professeur Ph i llips a déjà signalé du grès dans la houille de Newcastle (2). Récemment MM. F. R cerner et K oer fer (3) ont également observé quelques cailloux de gneiss et de leptynite dans la houille de

la mine Hohenlohe, près de Kattowitz, dans la haute Silésie. La longueur d'un de ces cailloux dépassait o,30, et il importe de noter qu'il appartenait à des roches qui ne sont pas connues dans le voisinage. (t) Del esse. Roches globuleuses. Mémoires de la Société géologique, 2 série, Bulletin de la Soc. géolog. [2] Recherches sur l'origine des roches.

tom, V. XV, 728,

London, 1855, 225. Manuel of Geology. Zeitschri d. Deutschen Geologischen Gesellschaft, XVI, 615.

(1) lYiederrh Ges. f. IYatur. and Heilleunde su Bonn, 1863.

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