Annales des Mines (1865, série 6, volume 7) [Image 202]

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ENGRAIS ARTIFICIELS.

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INFECTION DE L'ATMOSPHÈRE GÉNÉRALE.

grands exploitants. lin effet, les fours sont désormais assujettis à envoyer leurs fumées dans des cheminées de 50 à 4o mètres, ce qui entraîne un remaniement complet dans le système du four lui-même. La fabrique de M. Plottier, à Hémixem, offre un bon type des nouvelles dispositions, Les fours, au nombre de cinq, ont la forme d'une arche de pont fermée par deux murs en maçonnerie. Leur hauteur est d'environ 8 mètres. Immédiatement au-dessous de la voûte, du côté opposé à la porté d'entrée, un orifice livre passage aux fumées qui descendent par un carnau jusqu'à la rencontre du canal souterrain qui débouche à une cheminée

d'une trentaine de mètres. La marche des fours est trèsrégulière, et M. Plottier trouve que, tout compte fait, l'installation de la cheminée constitue un avantage pécuniaire dès qu'on a quatre ou cinq feux en activité. Les fours à coke ont également donné lieu à de graves plaintes. On laisse subsister les anciens dans leur état actuel, mais on n'autorise les nouveaux qu'a la condition de dégager dans des cheminées de 15 à o mètres. Huiles minérales.- On fabrique une assez grande quantité d'huiles minérales, notamment par la distillation du BogHead d'Écosse. Un des établissements les mieux tenus est celui de MM. Washer et Cie, à Hémixem. Les appareils distillatoires sont construits avec soin et ne laissent échapper aucune odeur. Les produits se rendent dans de longs serpentins ; les liquides, objets de la fabrication, sont condensés et rectifiés pour être vendus sous le nom de photogène; les gaz sont en partie brûlés au moment de leur production et en partie recueillis dans des gazomètres pour servir à l'éclairage de l'établissement. La combustion a lieu dans les foyers mêmes d'élaboration ; le gaz y arrive après avoir traversé des caisses à eau, dont la dernière ne laisse subsister qu'un très-faible volume de gaz entre elle et le foyer. de manière à prévenir toute communication de feu et toute explosion.

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2° Vapeurs organiques.

Nous désignerons ainsi les dégagements qui se produisent dans le travail des matières organiques, bien qu'il s'y rencontre souvent une forte proportion de gaz minéraux. Engrais artificiels. - La fabrication par la méthode anglaise, consistant à convertir les os en hyperphosphates, a pris une grande extension en Belgique et surtout en Allemagne. Toutefois on ne trouve pas de grands établissements, pouvant servir de modèles au point de vue de la salubrité. En général, on se borne à attaquer le mélange d'os et de phosphates naturels dans des chaudières découvertes: aucun procédé n'est employé pour détruire les gaz et les vapeurs. Un petit nombre d'usines, en particulier celle de Mannheim, opèrent en vase clos, en brassant le mélange dans une sorte de pétrin mécanique. Les gaz sont conduits hors des ateliers au moyen d'un tuyau implanté sur le pétrin et débouchant clans une cheminée d'appel. Une pratique qui s'est introduite dans plusieurs fabriques, a pour résultat de diminuer les dégagements sulfureux dus à l'attaque des os. Elle consiste à soumettre préalablement ceux-ci à l'action de la vapeur, pendant deux ou trois heures, ,à une pression de 4 ou 5 atmosphères. Ils deviennent ainsi 'excessivement friables, sont attaqués très-facilement à froid par l'acide sulfurique, et ne réagissent point sur lui pour le décomposer et former de l'acide sulfureux. Cette pratique est en usage à Stolberg et à Mannheim. On prépare quelques autres variétés d'engrais avec du sang, du poisson, des os, etc. A Neder Overheembeek, dans le Brabant, MM. Tétaid-Féry et Ck opèrent sur ces matières, réunies à des substances minérales, sulfate de fer,. sel marin, etc. On combat en partie les émanations par les précautions suivantes : i les matières organiques ne séjournent dans l'usine qu'après avoir été mélangées avec des sub-