Annales des Mines (1865, série 6, volume 7) [Image 201]

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INFECTION DE L'ATMOSPHÈRE GÉNÉRALE.

d'un ventilateur énergique. Mais cet industriel s'occupe très. activementde la question, qu'il voudrait résoudre en utili-

sant le gaz. Il songe notamment à appliquer, en le perfectionnant, le procédé de M. Bell, près Newcastle, lequel consiste, comme on sait, à faire réagir ensemble l'hydrogène sulfuré et l'acide sulfureux. M. Zimmer est d'autant plus intéressé à la solution, qu'il va se trouver en présence d'une nouvelle et plus importante source de gaz sulfhydrique

en fabriquant, comme il se le propose, le carbonate de soude par la réaction du carbonate de magnésie sur le sulfure de sodium. Malheureusement, jusqu'à ce jour, il n'y a eu, ni en Belgique ni en Allemagne, aucun essai heureux d'utilisation de l'hydrogène sulfuré. M. Henri Godin, à Stolberg , a assaini la fabrication du

chlorure de barium en introduisant la nouvelle méthode d'après laquelle on obtient ce produit sans passer par le sulfure de barium, mais en attaquant ensemble, ad four à re, verbère, le sulfate de baryte, le calcaire, le chlorure de cal, cium et le charbon. Ce qui a déterminé M. Godin à adopter

le nouveau mode, c'est précisément l'impossibilité où il s'est vu de détruire en grand l'acide suif hydrique sans faire courir des dangers à ses ouvriers. Ammoniaque.-La distillation par la chaux des eaux ammoniacales du gaz de l'éclairage, fort usitée en Belgique et en Prusse, est fréquemment accompagnée d'un dégagement d'ammoniaque à l'air libre. Une disposition simple consiste

à munir la chaudière de saturation d'un tuyau qui amène les gaz en excès sous le cendrier du foyer. On en lient voir un bon exemple dans la fabrique de sels ammoniacaux de Molenbeck-Saint-Jean, près Bruxelles. Gaz de l'éclairage. - Les fabriques de gaz infectent l'atmosphère, notamment quand on fait la vidange des caisses

BRIQUETERIES, FOURS A COKE, ETC.

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les ouvrir. On se borne d'ordinaire à enlever le plus rapidement possible les matières épuisées. Le seul procédé spécial dont nous ayons eu connaissance a été appliqué à Ypres. La chaux qui a servi à l'épuration est immédiatement mêlée aux cendres des foyers. Celles-ci détruisent efficace-

ment toute odeur. Le mélange, conservé dans un couloir bien ventilé, ne cause aucune incommodité au voisinage, et est vendu comme engrais.

Quant aux substances employées à épurer le gaz, elles sont les mêmes que dans les autres pays'. Briqueteries, fours à coke, etc.- La question des briqueteries occupe en ce moment l'attention publique en Belgique,

à cause de l'étendue des inconvénients auxquels elles ont donné lieu. Ces établissements sont concentrés en si grand nombre à Boom, à Niel, à Hémixem (environs d'Anvers), que le territoire a été dévasté sur plusieurs kilomètres. Une com-

mission, composée de trois membres du Conseil supérieur

d'hygiène publique, constatait l'année dernière que les plaintes de la population étaient très-fondées. «En effet, dit le rapport, il s'échappe presque continuellement des fours

en travail une fumée brûlante, épaisse et suffocante qui, jetée dans l'air à quelques mètres seulement du sol, rend les maisons littéralement inhabitables et détruit la végéiation. » Cette fumée qui comprend tous les principes qui se dégagent ordinairement de ce genre de fours, est plus particulièrement chargée d'acide sulfureux par suite de la grande quantité de pyrites contenues dans la terre employée (*).

Aussi le pays est-il couvert d'un brouillard bleuâtre qui rappelle par son odeur celui qui environne les fabriques de cuivre. La mesure à laquelle on s'est arrêté ne tend à rien moins qu'a transformer cette industrie en faisant disparaître les petits producteurs pour conserver seulement les

d'épuration. Les matières extraites laissent dégager une forte proportion de produits incommodes. On n'a fait aucune

tentative pour désinfecter l'intérieur des caisses .avant fie

(*) Ces pyrites sont si abondantes qu'on donne une prime aux ouvriers qui en débarrassent l'argile.