Annales des Mines (1865, série 6, volume 7) [Image 88]

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DU HODNA ET DU SAHARA.

VOYAGE DANS LES BASSINS

dont on ne retrouve que l'empreinte ; nous. y avons re_ cueilli une périnée. 11 se peut qu'en dessous des couches les plus profondes

traversées par les puits ordinaires, on trouve des nappes souterraines ascendantes, sinon jaillissantes; cela résulte de ce que le plateau des Beni Mzab se relève d'une manière

continue et régulière depuis l'oued en Neça jusqu'à 'filremt, et de ce que les couches sont inclinées comme ce plateau. Ainsi la tête des eaux souterraines se trouvant an. près de Tilremt, rien n'empêche qu'elles remontent dans un trou de sonde que l'on creuserait en un point quelconque des Beni Mzab ; seulement plus l'altitude du point choisi

sera considérable, moins on aura de chances de voir l'eau arriver jusqu'au 'niveau du sol. Les points les plus bas sont donc ceux qui offrent, à priori, le plus de chances

de succès, et l'on voit dès lors qu'il faut se placer dans les dépressions formées par les vallées. C'est du reste ce qu'il convient de faire dans l'intérêt des oasis, puisque celles-ci sont toutes dans le fond des vallées. D'après ces considérations générales, il est facile de voir quels sont les points du pays des Beni Mzab où les puits artésiens offrent le plus de chances de succès. En premier lieu je placerai l'oasis de Guerrara, parce que c'est le point le plus bas ; en deuxième lieu, celles de Gardeïa et ses annexes; en troisième lieu, celle de Berrian. Pour Guerrara, le premier sondage devrait être exécuté

au confluent de l'oued Zegrir et de l'oued Seguiet el Aïn, où se trouvent d'excellentes terres pour la culture des céréales. L'oued Seguiet el Aïn doit son nom à une ancienne source qui émergeait dans le lit du ravin, à 1. 000 Mètres environ au S.O. du village de Guerrara. Cette source a été bouchée à dessein par les Mozabites, pour l'empêcher de servir aux Arabes qui, quelquefois, venaient attaquer l'Oasis, Je n'ai pu savoir si le mot Ans s'appliquait à un puits artéSien artificiel, creusé autrefois par les indigènes, ou bien à

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une source naturelle ; toutefois la configuration du sol inc donne lieu de penser que c'était une source naturelle. Quoi

qu'il en soit, l'existence de cette ancienne source m'a été. révélée par plusieurs personnes, et en dernier lieu, par le Caïd de Guerrara, qui n'en a parlé que lorsque le secret a été divulgué.

La distance de Guerrara à Gardeïa ne peut être franchie qu'en deux journées de marche sans eau. Un sondage

pourrait être exécuté avec quelques chances de succès sur la rive gauche de l'Oued-En-Neça, au point où cette rivière est coupée par la route : ce point correspond, en effet, à l'affleurement le plus bas du terrain de la Chebkha. La

distance de Guerrara à Berrian ne peut être franchie en un jour, et la route est sans eau; un puits artésien pourrait

être entrepris également avec quelques chances de succès au point où la route coupe l'Oued-En-Neça. Si ces deux puits ne donnaient pas de l'eau jaillissante, ils donneraient très-probablement de l'eau ascendante de bonne qualité, ce qui serait toujours très-heureux, soit pour les caravanes, soit pour les colonnes françaises allant de Laghouat à

Ouargla.

De Gardeïa je'me suis rendu directement à Metlili, pour examiner dans cette direction les allures du terrain de la Chebkha, et je suis rentré à Gardeïa en passant par RasIletem, point situé à 18 kilomètres Ouest de Gardeïa. 'J'ai vu dans ces courses que le calcaire cristallin constituant le terrain de la Chebkha se prolonge au S. et à FO. de

et à l'O. de Gardeïa, aussi loin que la vue peut un pays tout à fait plat, et où l'horizon se prolonge pour ainsi dire indéfiniment. J'ai reconnu en s'étendre clans

même temps que le plateau de la Chebkha se relève à l'O.

de Gardeïa.

J'ai eu l'occasion de constater en plusieurs points des

Beni Mzab, à Berrian, à Bou Nous-a

et à Metlili, suivant

une ligne dirigée N.S., l'existence d'un bruit souterrain TOME Vil, 1805. 1