Annales des Mines (1865, série 6, volume 7) [Image 83]

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VOYAGE DANS LES BASSINS

DU HODNA ET DU SAHARA.

Behour ; car les Behour ne sont que des Chriats sur une grande échelle. La partie des couches qui a été redressée lors du soulèvement du Behar s'est écroulée dans une nappe

souterraine profonde, de manière à produire les grands cirques circulaires dont il s'agit. Il y a du reste une transition des Chriats aux Behour, et la tradition arabe est d'accord avec l'explication que je donne ici. Les Behour et les Chriats existaient antérieurement à la création des oasis, création qu'ils ont motivée ; et, comme plusieurs de ces

sources naturelles tarissaient avec le temps, les Bouara ont été amenés à creuser des puits pour suppléer à l'insuffisance de leur débit. L'examen des Behour et des Chriats m'a préoccupé d'une manière toute particulière, à cause de la nouveauté du sujet, et parce qu'il m'a démontré une fois de plus la possibilité de creuser avec succès des puits artésiens dans les environs de Biskra et dans les oasis du Zab. En effet, ma vu plus haut qu'il existe dans ces régions des Behour semblables à ceux de l'oued Rhir ; dès lors, comme ces derniers, ils doivent être en rapport avec des nappes souterraines jaillissantes ; cette conséquence me paraît incontestable.

J'ai trouvé une autre application de ce principe dans la plaine de la Métidja ; car j'ai signalé depuis longtemps l'existence de gouffres artésiens dans cette plaine :

10 dans

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d'artillerie Zickel, près' de la limite extrême de la province de Constantine vers le S. O. , et ceux de Negoussa et d'Ouargla.

Les puits de Temacin ont un débit variable de o5 par seconde (Aïn Lalla Fatima), à 12 litres par seconde (Aïn Feradji) ; leur température varie de 24°,33 à 250; leur profondeur est de 33 à 58 mètres, A Blidet-Amar, les puits artésiens sont peu profonds et ne dépassent pas 25 mètres ; leur température varie de 22° à e4°,53; leur débit de i litre à 6',4° par seconde. A Bardad, le sondage exécuté par M. le lieutenant Zickel est parvenu à la profondeur de 91r°,58 après avoir traversé une épaisse couche de sables rouges, mouvants, qui remontent sans cesse dans la colonne de retenue. C'est le soudage qui a offert jusqu'à ce jour le plus de difficultés, à cause de la présence de ces sables qui, parfois, retiennent les outils prisonniers pendant plus ou moins longtemps ; il témoigne de l'habileté pratique que M. Zickel a su acquérir en peu de mois. Une source ascendante a été trouvée à 14',711 du sol, dans des gypses mêlés de sables quartzeux ; le niveau s'est relevé petit à. petit avec l'approfondissement du trou dé sonde au milieu des sables rouges. A 56 mètres de profondeur la source a -pu couler au dehors, avec. un

la propriété de M. Jimbert, près de la maison carrée

débit de 6 litres par minute ; ce débit s'est élevé jusqu'à ào litres par minute à, 74."',12 de fond ; mais depuis il a

20 à 8 ou io kilomètres environ au N.E. de Bouffarik. Je me suis basé sur la présence des belles sources sortant de ces gouffres pour dire qu'il existait des . nappes artésiennes

diminué parce que la colonne de retenue a dépassé le niveau de la nappe. L'eau de cette source est légèrement saumâtre,

importantes dans la plaine de la Métidja. Cette assertion trouve un appui tout à fait inattendu dans les Behour de l'oued Rhin .A rues yeux la plaine de la Métidja n'est autre chose qu'un Sahara au petit pied. En quittant Tougourt pour me rendre à Ouargla, j'ai examiné en passant les puits jaillissants de Temacin, de

de l'Oued Rhin Il y a lieu de continuer le sondage de

Blidet-Amar, celui de .Bardad, exécuté par M. le lieutenant

ce qui arrive du reste à plusieurs des sources artésiennes Bardai jusqu'au-dessous des sables rouges, après lesquels on peut espérer de trouver d'autres nappes jaillissantes. De Bardai à Ouargla, il existe dans le terrain saharien une grande dépression, sorte de vallée sèche, marchant du N.N.E. au S.S.O., et longée à l'ouest par la corniche d'un haut plateau qui domine d'environ 8o mètres le fond de