Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 268]

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REVUE DE GÉOLOGIE. 55o Stilvant M. Coqu an d, la craie se termine dans les départements de Loir-et-Cher et de la Sarthe par les couches à spondylus truncatus, micraster brevis , ananchytes gibba ; mais dans les deux Charcutes, on trouve d'autres assises au-dessus de cette dernière; on y rencontre l'ostrea vesicularis, Pananchytes ovata (espèce de Meudon), et plus haut encore l'hemipneustes radiatus (espèce bien connue de Maëstricht), l'orbitolites media, l'hemiaster prunella, etc M. Co quand s'appuie également sur le fait que 53 espèces que

M. de Bi n k horst a citées dans la craie tuffeau de la colline de Saint-

Pierre, se retrouvent toutes dans les deux Charcutes. La belemnitella mucronata fait seule défaut; mais peut-on s'appuyer sur ce fait tout négatif pour rejeter une assimilation que tant d'autres espèces rendent vraisemblable? Ce qui se voit dans les deux Charentes se vérifie d'ailleurs en Algérie.

Là aussi, au-dessus des couches à micraster hrevls, se montrent des assises très-épaisses contenant l'ananchytes ovata, l'ostrea vesicularis, les hemipneustes, etc: Si l'on se fonde simplement sur la présence de la belemnitella mucronata, de l'ostrea vesicularis, et de l'ananchytes ovata, pour admettre la présence, de la craie supérieure à la Grande-Chartreuse et à Entremont, où manquent cependant toutes les zones fossilifères qui ailleurs sont superposées

à la zone de Rouen, pourquoi se refuserait-on à voir de la craie blanche dans les deux Charentes et en Afrique, sur des points où l'on découvre A espèces de Meudon ou de Maëstricht ?

A ces arguments, M. Flébert répond que les assimilations

de

M. C o qu an d sont établies sur les espèces les moins propres à servir de repère; sur l'ostrea vesicularis, qui se trouve à tous les niveaux de la craie, depuis Rouen jusqu'à Maëstricht, sur l'ananchytes ovata, 1

TERRAINS.

551 qui n'admettent pas l'existence de la craie de Meudon dans les deux Charcutes.

Sud-Est de la France. Les tentatives faites pour introduire dans la classification du terrain crétacé l'homogénéité que, depuis longtemps, on a réussi à appliquer à celle du terrain jurassique, n'ont pas jusqu'ici été très-heureuses : nous venons de signaler les critiques que soulève le système proposé par M. Coqu an d : elles pourront s'appliquer, sans doute, à toute classification qui multipliera outre mesure les étages et cherchera à les particulariser par des faunes trop circonscrites. M. R ey nes (1) s'est proposé d'établir le parallélisme des couches crétacées qui sont déposées dans le vaste triangle compris entre les Alpes, les Cévennes, et au Sud, les Pyrénées et la Méditerranée. Cette région comprend ih départements, et M. Reynès s'est attaché à coordonner les nombreux travaux dont ils ont été l'objet, et à y retrouver la succession d'étages suivante 10° Craie de Meudon; g° Craie do Villedieu à Micraster brevis ; 8° Calcaires à Hippurites cornuvaccinum et organisans; 7° Sables et grès d'Uchaux;

6. Lignites et bancs à ostracés et à caprines; 5° Craie de Rouen; 43: AGaputilet.;;

20 Le calcaire à Chama Ammonia, isolé par sa faune spéciale, par ses caractères pétrographiques distincts; Néocomien, montrant deux facies : le facies alpin, oit les Céphalopodes dominent, le facies ordinaire avec Acéphales et Gastéropodes.

des espèces communes à Maëstricht et à l'étage crétacé supérieur de M. Coqu an d dans les Charcutes se réduit donc de plus en plus.

M. 11 ey n ès ne croit point que le terrain néocomien des BassesAlpes soit susceptible d'être divisé, et que les couches extérieures, soient, comme le pensait d'O r bign y, les représentants du calcaire I. Chama. Ce néocomien , comme celui de Barrême et d'Escragnolles (Var), comme celui de Voirons, forme un tout indivisible, et aucune espèce commune ne permet d'en identifier une partie avecle terrain à Chaula. Le calcaire à ehama, est ordinairement formé de bancs calcaires puissants, très-durs ; il est bien répandu dans tout le sud-ouest. L'aptien se montre sous forme de bancs épais, marneux, de cou-

Ceux, dit M. H éb ert, qui ont étudié avec soin la riche faune de Meudon n'y trouvent pas plus d'espèces des Charcutes : il faut donc se rattacher à l'opinion de MM. Élie de Be aum ont et d'Arc hi a c,

(1) Éludes sur le synchronisme et la délimitation des terrains crétacés du SudEst de la France, par M. R ey nes. Paris, ,1861.

nom donné indifféremment à beaucoup de variétés, sinon d'espèces différentes; selon lui les premières listes dressées par M. de Bi nk ho r st pour les fossiles de Maëstricht ne seraient pas entièreMent à l'abri de la critique : et dans ses dernières publications, ce géologue ne cite pas un seul céphalopode qui se rencontre dans les Charentes; sur 107 céphalopodes, un seul est rapporté avec beaucoup de doute à une espèce de Royan. Il est bien douteux que l'hemipiaeustes du Midi soit le même que celui de Maëstricht. Le nombre