Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 267]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

délimitation des terrains turonien et sénonien proposée par M. l'abbé

Bourgeois; la réunion de la zone à Ammonites peramplus avec la zone à spondylus truncatus lui paraît inadmissible, parce que dans le midi de la France, ces deux horizons sont séparés par le puissant dépôt de la craie à Hippurites cornuvaccinum.

Dordogne. Le terrain crétacé du sud-ouest de la France attire plus qu'autrefois l'attention des géologues, et ils essayent d'en mettre les divisions en parallèle avec celles qui, dès longtemps, ont

été établies dans la partie septentrionale et orientale de notre pays. M. Co quan d, en décrivant le terrain crétacé de la Charente, a cru toutefois pouvoir créer une terminologie toute nouvelle prin-

cipalement fondée sur les caractères paléontologiques. M. Arnaud (1) , qui a étudié spécialement la craie de la Dordogne, n'a pas admis sans réserve les idées de ii. Coqu an d : sans nier l'utilité des divisions locales, destinées à faciliter l'étude des terrains, il s'est attaché à montrer qu'il ne fallait point en exagérer le vrai caractère et leur attribuer une trop grande importance théorique.

TERRAINS.

529 solides, limite peu précise pour un étage qui renferme d'ailleurs déjà des fossiles de Pangoumien. Les bancs solides qui surmontent les marnes carentoniennes ont

été subdivisées en deux étages, rangotunien et le provencien. M. Ar n au d remarque que cette division ne s'appuie sur aucun caractère minéralogique, et n'est justifiée que par des différences paléontologiques. En Provence, le dépôt de l'angoumien a été suivi d'un mouvement de la mer et de l'accumulation de sables qui ont plus tard été recouverts par de nombreux calcaires. Le bassin du sud-ouest et celui de la Méditerranée sont restés en communication pendant cette période, et la faune angoumienne a été détruite dans la Charente par le contre-coup de la révolution qui s'opérait

en Provence, sans que toutefois le dépôt des calcaires s'interrompît dans la première de ces régions. M. Co qu and a également subdivisé la craie supérieure du SudOuest de la France en quatre étages : le coniacien, le santonien, le campanien et le dordonien. Ces divisions, faciles à saisir aux

Pour M. Arnaud, la craie.du sud-ouest de la France se subdivise en

environs de Cognac, ne se maintiennent pas même, suivant

deux grands groupes; il justifie cette séparation par le caractère des faunes et par de faibles discordances de stratification. La faune générale de chacun de ces deux groupes peut se subdiviser en faunes successives, mais ces dernières se rattachent entre elles, et les divisions qu'elles établissent sont locales et ne doivent pas servir de base à la classification théorique des terrains. M. Arnaud assimile la faune de sa craie inférieure R celle des grès verts du Mans; il établit que la faune du calcaire à hippurites de la Dordogne étend le cercle des fossiles communs à la période correspondante du bassin méditerranéen, que les grès verts de Cognac et les calcaires marneux et poudinguiformes avec veines de grès rose de Gourd-de-l'Arche sont contemporains des grès rouges

la formation crétacée; et mille part le bassin du sud-ouest de la France ne porte la trace d'événements généraux qui en aient subi-

d'Uchaux.

M. Co qu and a divisé la craie inférieure en quatre étages : gar-

donien, carentonien, angoumien et provencien. Le gardonien, formé d'argiles lignitifères , n'a point de faune, et sa flore renferme des espèces végétales qui se retrouvent dans les étages supérieurs. Le carentonien s'arrête supérieurement au point où des marnes

terebratella carentonensis passent à des couches un peu plus

(1) Bulletin de la Société géologique, t. XIX, p. 405.

M. Arnau d, dans tous les points de la Charente, et d'ailleurs les faunes qui les caractérisent ne sont point rigoureusement limitées. Un grand nombre d'espèces passent de l'une à l'autre, et plusieurs même sont communes à tous. Dans ses classifications, M. C o quand s'est beaucoup appuyé sur ce qu'il nomme les niveaux de rudistes; mais M. Arnaud ne croit point que ces animaux puissent préciser des niveaux fixes et indépendants pour la classification des faunes. En résumé, dans la Charente comme dans la Dordogne, il pense qu'on observe une continuité complète dans toutes les parties de tement et complétement modifié la faune. Charente.

M. Co quand a trouvé dans M. Hébert un autre

contradicteur, et la question qui les sépare a une importance capitale en ce qui concerne la classification du terrain crétacé. Il s'agit en effet de savoir si, oui ou non, la craie blanche de Meudon et la craie de Maëstricht ont des représentants dans le sud-ouest de la France. M. Co quand ( i) l'affirme, M. Hébert (2) le nie. Essayons de résumer les arguments qu'ils invoquent de part et d'autre. Bulletin géologique, t. XX, p. 79. Bulletin géologique, t. XIX, p. 542; - t. XX, p. 90.

TOME VI, 186A.

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