Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 248]

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GÉOGÉNIE.

REVUE DE GÉOLOGIE.

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5' Si on laisse de côté, dit M. J uk es, les régions volcaniques relief actuel du ou celles agitées par les tremblements de terre, le la dénudation atmosphérique ou sol a toujours été produit par effet de dislocation n'ont exercé qu'un marine. Les forces internes le indirect, et d'ailleurs elles ont cessé d'agir longtemps avant que sol eût pris sa forme actuelle. » celles II est bien difficile d'accepter des idées aussi radicales que du Geo logical Survey de l'Irlande. formulées par le savant directeur particuliers, Bien qu'elles puissent être exactes dans certains cas la formane sont-elles pas tout à fait insuffisantes pour expliquer ainsi que les redressements, les tion des chaînes de montagnes, si renversements qu'on observe sur une dislocations et surtout les roches sédimentaires les plus régrande échelle jusque dans les centes? La réponse à cette question ne saurait faire l'objet d'un doute, et elle se trouve dans les recherches de M. Élie de Beaumont sur les Systèmes de montagnes (1). Causes des phases successives de notre globe. M. J. Pades phases na (2) a résumé sous une forme sommaire les causes conclusions passé notre globe. Ses successives par lesquelles a s'accordent dans leur ensemble avec celles qui ont été formulées les géodéjà à différentes reprises par sir Charles Ly ell et par logues de son école. fc

géologiques,

Considérant d'abord les époques Époques. changements M. Pana observe qu'elles ont été marquées par des déposées et par l'extinction plus ou dans la nature des couches im-

moins complète de certaines espèces. Ces changements étaient médiatement en rapport avec les oscillations qui se manifestaient autre dans le niveau des eaux qui baignaient les continents ; d'un les lui-même avec les élévations ou avec côté leur niveau variait le fond dépressions que subissaient soit les terres émergées, soit des mers. qui, Les soulèvements et les affaissements brusques et violents accompagnés d'émission de chaleur venaient se produire quelquede fois, y ont d'ailleurs contribué aussi bien que des modifications appréciables dans extrêmement lentes et à peine niveau qui étaient l'espace d'un siècle. Toutefois la plupart des changements, même lorsqu'ils nous paraissent brusques, ont exigé un laps de temps très-considérable. (i) Elie de Beaumon t. Notice sur les systèmes de montagnes. (2)

Doua. Manual or Geology, p.

737.

1852.

491 La succession des époques géologiques et le développement de la configuration de la terre sont donc les résultats concomitants d'un même plan d'évolution.

Climats. considérant ensuite les climats, M. J. Pana ajoute qu'on attribue généralement à trois causes principales le refroidissement qui s'est produit sur notre globe. La diminution de la densité et de l'état nuageux de l'atmosphère,

provenant de ce qu'elle perdait successivement de son acide carbonique et de son humidité ; 20

L'accroissement successif de l'étendue et de la hauteur des

terres émergées; 3° Le refroidissement séculaire du globe : A ces causes on ajoute quelquefois les deux suivantes qui sont d'ailleurs plus hypothétiques Lf' Le déplacement des pôles de la terre. Cet événement aurait changé seulement la position de la zone glaciale. Du reste, s'il était bien prouvé qu'un climat polaire eût existé quelque part pendant la période paléozoïque, cela suffirait pour que le déplacement des pôles fût admis parmi les causes probables du refroidissement de la terre ; toutefois plusieurs astronomes contestent sa possibilité. 5° Le passage de la terre à travers des régions chaudes de l'espace pendant ses premières périodes.

Cette cause rentre tellement dans le domaine de l'hypothèse qu'il conviendrait de ne la prendre en considération que si toutes les précédentes étaient reconnues insuffisantes. Quant à la première de ces causes, elle est bien réelle et ne saurait être contestée; mais ses effets doivent avoir été trop restreints, particulièrement après la période carbonifère, pour produire tous les changements de climats que l'on observe. La seconde cause, l'accroissement de l'étendue et de la hauteur des terres, est aussi d'une importance incontestable. Pour apprécier son influence, il est nécessaire de tenir compte de ce que les climats se sont modifiés en même temps que les terres. Par exemple,

lors du climat de la période carbonifère, la terre émergée se trouvait réduite à une étendue qui était au plus moitié de celle qu'elle occupe aujourd'hui ; et pour la plus grande partie, elle était à peu près au niveau de l'Océan. Les plus hautes montagnes étaient alors très-surbaissées ou même n'existaient pas; en tout cas, leur élévation ne devait guère dépasser 2oo à 35o mètres; de plus leur étendue était comparativement assez limitée. Les terres polaires, comme le montre l'étude des terrains carbo-