Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 83]

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AGGLOMÉRATION DES COMBUSTIBLES MINÉRAUX. AGGLOMÉRATION DES COMBUSTIBLES MINÉRAUX.

poids des matières ainsi condensées pourrait s'élever à 20 ou 25 p. too du goudron ajouté. Mais cette condition est difficile à réaliser ; aussi, soit

par ce motif, soit à cause des fraiside main-d'oeuvre et d'entretien plus élevés que dans les procédés ordinaires, cette méthode d'agglomération au goudron brut n'est pas à recommander. Les produits sont néanmoins beaux et satisfont spécialement à la condition, imposée par la marine, de ne pas se ramollir, et de brûler sans fumée. On fabrique *d'une manière analogue le charbon de Paris. On agglomère avec le goudron brut des combustibles menus de toute espèce : charbons de bois et de tourbe, débris de coke et de houille, sciure de bois, etc. Puis les briquettes, qui ont généralement la forme de boudins minces, sont calcinées en vase clos jusqu'au rouge, de façon à en expulser tous les éléments volatils. Pour réduire les frais, on brûle d'ailleurs ces vapeurs sous les appareils de carbonisation (*).

Le brai gras est du goudron de bouille concentré dont on a retiré, en le chauffant à 200°,2o à 25 p. mode matières volatiles. Il se ramollit au soleil et 'devient empiétement fluide bien avant 1000. On peut, le préparer directement en distillant le goudron comme dans l'usine Marsais à Givors, ou bien en restituant au brai sec une certaine proportion de goudron brut, comme dans les fabriques du

système Évrard. Ce brai gras fondu est mêlé au charbon

dans un malaxeur chauffé, et la pâte ainsi obtenue pressée chaude. Les briquettes au brai gras sont dures et se maintiennent au feu ; mais elles brûlent avec fumée noire et ne satisfont donc pas à toutes les conditions prescrites par la marine impériale. Toutefois les briquettes (*) Rapport de Ébelmen. Bulletin de la Société d'encouragement,

tome L, page 589, et Armengaud. aîné, Machines, outils, etc., tome IX, page 358.

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Évrard et Marsais, préparées au brai gras, sont fort appré-

ciées par les compagnies de chemins de fer. On ne les craint plus, depuis que l'on applique les appareils fumivores. L'important est de bien les comprimer et de se servir de charbonselavés, demi-gras, riches en carbone. La proportion de brai gras ajouté varie entre 7 et 8 p. ioo. Il en faut d'autant plus que les charbons sont plus maigres. Le brai sec est du goudron de houille, concentré jusqu'à 280 ou 3oo° et dont on a retiré par distillation 35 à 4o p. too .de matières volatiles. Il devient mou et pâteux vers 8o à

loo°, mais ne fond pas à cette température et peut se broyer à froid, s'il a été suffisamment concentré. A cet effet, il doit laisser à la carbonisation au creuset de plate au moins 45 à 46 p. 100 de charbon boursouflé. Le brai sec a sur le goudron et le brai gras l'avantage de fournir immédiatement des briquettes dures, dégageant peu d'odeur et de fumée, et ne se ramollissant pas vers 5o à 6o°. Mais il faut une pression plus forte pour les comprimer,

et si l'on veut avoir des briquettes solides, avec des charbons non collants, il faut ajouter le brai sec dans la proportion de 8 à io p. 100. Le broyage et le ramollissement du brai sec exigent d'ailleurs autant de vapeur que l'appareil de compression. Les usines belges se servent aujourd'hui exclusivement de brai sec broyé ; il en est de même des fabriques d'Anzin, Aniche, Blanzy, Portes, etc., en Fiance; mais on a conservé généralement le brai gras dans les établissements où l'on fait usage de la machine Évrard.

5. Préparation de la pâte. La fabrication d'un bon aggloméré exige le mélange intime du charbon et du. ciment. Lorsqu'on fait usage de goudron brut, le mélange se fait. à froid. On se sert pour cela d'une auge horizontale semi-clindriqu.e, de 5 à 6 mètres de longueur, dans laquelle ' se meut un arbre portant des bras en fer, pour malaxer la pâte, et une hélice en tôle, pour la pousser graduellement TonmE VI, t86!4.

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