Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 116]

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ÉTUDES SUR L'ACIER.

ÉTUDES SUR L'ACIER.

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sistent à voir la cause de la supériorité des aciers, et même la cause unique de leur existence, dans les propriétés spéciales des minerais qui les ont produits ; ils le prouvent par le soin apporté dans le choix des matières premières, et par la persistance avec laquelle ils distinguent et classent les aciers d'après leur origine. Certains chimistes, au contraire,

réunion complète à un degré supérieur. L'acier pour ces usages, outils, tranchants, ressorts fins, coins monétaires, molettes, etc., paraissait ne pouvoir être remplacé par aucun corps. Dans ces conditions, on était arrivé à établir la valeur des aciers d'après leur origine et suivant leur mode de fabrication, dans des limites où l'expérience des consommateurs ne permettait plus de sérieuses indécisions. Mais, depuis cette époque de progrès que je viens de rappeler, l'acier a été de jour en jour plus largement utilisé il a été substitué au fer pour des emplois dans lesquels ce dernier avait été un instant considéré comme suffisant. L'extension de son rôle résulta surtout de la nécessité de remplacer le fer par un métal plus parfait dans des conditions de prix analogues. C'est ainsi que l'on vit successivement employer l'acier pour les glissières, les bandages, les pointes de croisement,

paraissent penser qu'en partant de minerais réputés non aciéreux, on peut obtenir d'excellents aciers par un traitement convenable et à l'aide d'additions particulières. Cette dernière opinion n'est d'ailleurs pas nouvelle; à la

les tiges, les arbres et les rails, parce que l'on reconnut avec raison que, malgré son prix élevé, il était cependant, dans certains cas, d'un usage plus avantageux que le fer, par suite de sa dureté, de sa tenacité, de son poli et de sa

fin du siècle dernier, soutenue par Réaumur, elle essaya de lutter contre l'idée pratique sur le terrain industriel, d'oit elle disparut à la suite de désastres aujourd'hui oubliés. Si l'incertitude peut exister encore à cet égard et se reproduire sous nos yeux, cela paraît tenir surtout aux circonstances particulières de la période industrielle dans laquelle nous nous trouvons. C'est parce qu'en ce moment on voit en même temps apparaître de nouvelles méthodes d'élaboration pour acier, et surgir de nouvelles applications soit des aciers connus et jugés, soit des produits des méthodes économiques. Avant le grand mouvement industriel caractérisé par les chemins de fer et l'emploi toujours croissant des machines,

grande résistance à l'usure et à la déformation dans le travail; mais dans ces applications nouvelles, il est apparent que l'on ne fait plus appel en même temps à toutes les qualités précieuses de l'acier, comme la trempe, la pureté, la -finesse du taillant, la grande élasticité et la faculté que possèdent seuls les vrais aciers de reprendre la trempe d'une manière stable après de nombreux retours au feu, et de conserver leurs autres propriétés malgré les fatigues du travail auquel ils sont employés.

l'aCier était réservé à des usages spéciaux assez limités pour lesquels on faisait appel à ses propriétés particulières,

plus ou moins stable, et l'on est devenu de moins en moins, difficile sur la nature de l'acier en général, ce qui doit être

souvent même en exigeant dans le même produit leur

constaté.

dans le jugement des questions relatives à l'acier, que la métallurgie, pour s'élever à l'explication théorique des faits, doit emprunter les termes de la chimie, celle des sciences pures à laquelle elle remonte le plus souvent ; tandis que, de son côté, quand la chimie rencontre des produits métalliques nouveaux, elle les désigne, pour être comprise, par les noms des produits analogues connus dans la métallurgie. Les opinions extrêmes sont naturellement caractérisées

par la position de leurs représentants : les fabricants de Sheffield, les hommes les plus pratiques du monde, per-

On est arrivé, par suite, à consommer, sous le nom des produits qui n'en possèdent les caractères essentiels que d'une manière plus ou moins complète et (l'acier,