Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 84]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

162

SUR M. DUFRÉNOY.

NOTICE

(( amitié durable, et j'espère que la nôtre sera à toute « épreuve, inêtrie à l'épreuve dé f éloigneMent. » Les qualités préCieu ses dont il était doué lui valurent, en 185o, d'être désigné par le voeu de ses concitoyens, comme adjoint au Maire du douzième arrondisSenient de Paris, qui

renferme l'École des mines, et fort peu de temps après, d'être proposé comme maire de cet arrondissenient par M. Berger, alors préfet de la Seine, fonctions que Id, Multiplicité de ses occupations l'empêcha d'accepter.

Le même motif lui fit écarter des offres très-sérieuses qu'il reçut avant 1848 pour remplacer, comme député de la

Gironde, son beau-père, M. Jay, qui, pendant plusieurs sessions avait représenté ce département à, la chambre élective. Ces instances furent renouvelées, sans plus de succès, au

mois de Mars 1848. Je ne dirai pas ce que fin Dufrénoy dans l'intérieur de Sa famille; pour en juger il faudrait l'y avoir connu, ou avoir lu les lettres qu'il écrivait, empreintes d'une joie vraiment

naïve ou d'une profonde douleur, suivant la nature des événements dont elles rendaient compte. Il a laissé trois fils, dont l'aîné occupe une grande position dans l'industrie belge, dont les deux autres remplissent des fonctions publiques en France. Vers l'âge de soixante-trois ans sa robuste constitution commença à fléchir, ébranlée, moins par les fatigues corporelles que par Celles de l'esprit ; le travail intellectuel était son plaisir, son bonheur; il ne savait pas inedérer son sa Santé dut s'en ressentir. Toutefois, rien n'annonçait ardeur;

une fin prochaine, quand lin accident imprévu vint tout compromettre, et le 2o mars 1857 fut le dernier jour de cette carrière si belle, si utile et si noblement remplie. Dufrénoy était alors inspecteur général de première classe au corps impérial des mines, directeur de l'École des mines,

professeur au Muséum d'histoire naturelle, commandeur

i63

de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre des

SS. Maurice et Lazare de Sardaigne, d'Isabelle la Catholique d'Espagne, de Saint-Stanislas de Russie, de l'ordre du Christ de Portugal; il était un des membres fondateurs de la Société géologique de France, membre de la Société géo-

logique de Londres, de la Société philomatique, membre de l'Académie des sciences, etc. Je me suis complu dans cette longue énumération pour avoir l'occassion d'ajouter que ses grades, ses honneurs,

il ne les dut qu'à son labeur et que s'il rencontra dans sa vie des protecteurs, il les devait à l'irrésisses dignités,

tible attrait de ses éminentes qualités. Pouvais-je donner un meilleur enseignement, offrir un plus noble exemple aux jeunes générations qui se destinent à la carrière de Dufrénoy ?