Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 81]

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SUR M. DUrRÉNOY.

NOTICE

tant de souvenirs et tant d'intérêts pour l'histoire naturelle

avec l'élégance et la facilité de style dont il possédait si bien le secret, les lois de la cristallographie les caractères physiques, les propriétés chimiques des minéraux. H fait remarquer avec une grande sagacité les associations, les rapports des espèces entre elles et leur rôle en géologie. Il étudie ensuite chacune des espèces, discute « leurs caractères et leur valeur avec cet esprit de critique « judicieuse et impartiale qui porte la lumière et ramène dans le chemin de la vérité. Si, dans ces derniers temps, nous ne voyons que trop souvent des minéralogistes éta-

Tels furent t les travaux de Dufrénoy en géologie et en desTeninéu minéralogie, non moins remarquables par le nombre, par la variété que par la valeur scientifique ; ils attirèrent à leur auteur la plus haute récompense à laquelle un savant puisse

prétendre, ils lui ouvrirent, en 184o, les portes de l'Institut.

Au mois de juin 1829, la Société philomathique l'avait appelé dans son sein ; nous avons déjà vu que peu d'années après il avait été nommé membre de la Société géologique

blir bien à la légère des espèces nouvelles et mal définies, il est beaucoup plus rare d'en rencontrer qui s'appliquent à effacer de la nomenclature les substances qui ne doivent « pas y figurer. Il est facile, en effet, de s'attribuer le mué-

de Londres.

Notices minéralogiques, M. Dufrénoy observe avec sagacité, il n'hésite pas à supprimer beaucoup de noms non-

vellement introduits et à réunir en une même espèce « des substances minérales qu'on n'aurait jamais dé séparer. »

C'est ici le lieu de mentionner la part qu'eut Dufrenoy pour faire rentrer en France la précieuse collection de minéraux créée par Haüy, et qu'après la mort du fondateur de la cristallographie le duc de Buckingham avait transférée en Angleterre. Cette collection se trouvant à vendre après le décès du duc, Dufrénoy, en sa qualité de professeur au Muséum d'histoire naturelle, proposa au ministre de l'in-

struction publique d'en aller faire l'acquisition; ce projet eut un plein succès, et le continuateur d'Haüy eut la satisfaction de replacer, de ses mains, dans les galeries du Jardin des plantes, cette suite précieuse à laquelle s'attachent

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Comme professeur et directeur de l'École des mines. Nous avons déjà dit que, pourvu d'un sous-arrondissement qui lui permettait la résidence de Paris, Dufrénoy fut appelé

rite d'avoir donné un nom à une substance sans avoir « pris la peine de la bien étudier pour la définir; mais c'est un travail long, ingrat et difficile, en minéralogie plus encore qu'en toute autre science, que de démontrer l'erreur Dans le cours de son Traité, comme dans ses

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à l'enseignement sur la proposition de M. Brochant de Villiers ; dès 1825 il suppléait le professeur de minéralogie et de géologie à l'École des mines de Paris, mais il ne tarda pas à céder la suppléance de la géologie : « Ma couronne est divisée en deux, m'écrivit-il au mois de mars 1897, en m'annonçant les démarches qu'il venait de faire, d'accord avec M. Brochant de Villiers, auprès de M. Becquey, alors directeur général des ponts et chaussées et des mines, pour faire donner la suppléance du cours de géologie à M. Élie de Beaumont; « j'ai déclaré que je trouvais la. division utile

tàla chose publique, mais j'ai ajouté. que j'y consentais «principalement dans l'intention de faire un heureux de «plus. .»

A partir de ce moment., le professorat. de Dufrénoy fut réduit à la minéralogie, et il devint titulaire du cours en noe 1835 quand M. Brochant de Villiers eut annoncé l'in-. tention de se retirer.

Dès 1826 , il était professeur de minéralogie et de rt,

logie à l'École des ponts et chaussées; son cours, oins scientifique que celui de l'École des mines, rédigé.