Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 72]

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celui du Loiret jusqu'aux frontières nord et nord-ouest de la France, retrouvant ainsi plusieurs des départements dans le service desquels il avait débuté comme aspirant.

Les nombreux rapports inscrits dans les registres des procès-verbaux, dont plusieurs d'une très-grande importance, prouvent la part active qu'il prit aux travaux du conseil; il y discutait avec clarté et sobriété et parvenait souvent, par l'autorité de ses travaux, non moins que par une bonne argumentation, à faire prévaloir son avis. On construisait, en 1846, le chemin de fer du Centre, et plusieurs effondrements du sol, dénotant des vides intérieurs, s'étaient produits, notamment auprès de Vierzon. Dufrénoy, chargé conjointement avec MM. les inspecteurs généraux des ponts et chaussées Kermaingant et Vauvillers d'étudier les causes de ces accidents et les moyens d'y remédier, découvrit, par une série de sondages effectués de 25 en 25 mètres, l'existence de cours d'eau traversant deux suites de cavités souterraines recouvertes par le calcaire tertiaire d'eau douce ; le plus étendu des deux constitue la corde de l'arc décrit par la Loire entre Gien et Blois, et le second qui serait également une dérivation de ce fleuve,

se rattacherait au cours souterrain du Loiret. Les observations faites pendant cette mission sont consignées dans un mémoire inséré au bulletin de la société géologique sous le titre : Cavités et courants souterrains dans la vallée de la Loire aux environs d'Orléans (1.

Nous arrivons à 1848 et aux difficultés de la situation d'alors pour tous ceux qui tenaient un rang élevé dans l'administration. Parmi les corporations des métiers de Paris, il n'y en eut peut-être pas une qui ne se crût déchue si elle n'avait pas fait son émeute contre ses supérieurs ou contre les agents de l'État. C'est ainsi que les ouvriers carriers des environs

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de Paris se mirent en insurrection, allant jusqu'à menacer la vie des ingénieurs attachés au service départemental de la Seine et investis de la surveillance des travaux. Il suffirait de nommer ces ingénieurs pour prouver à quel point cet acte de violence était peu motivé ; n'importe, il fallut

rétablir l'ordre et la futilité des motifs ne rendait pas la chose plus facile ; Dufrénoy, par sa qualité d'inspecteur général du département de la Seine, se trouva naturellement. désigné pour occuper le premier rôle en cette circonstance; il convoque les plus exagérés parmi les émeutiers, les fait comparaître devant une commission, les interroge, leur dé-

montre le peu de fondement de leur mécontentement et par la fermeté de son attitude, par l'énergie de sa parole, il parvient à les faire rentrer dans le devoir, à rétablir le calme.

Inspecteur des études à l'École des mines depuis 1836, il fut nommé directeur de cette école en 1848 ; la croix de commandeur de la Légion d'honneur lui fut décernée en 185o.

Vers le milieu de 1851, Dufrénoy retourné à Londres comme membre du jury français de l'Exposition universelle y fut nommé vice-président et rapporteur de la re classe par une commission qui comptait des délégués de toutes les

nations ; son rapport qui parut en anglais sous le titre Report on mining, quarrying, metallurgical opera lions and minerai products (Paris, 1851) fit grand honneur à son auteur.

Remarqué partout où il agissait, il se distingua de la même manière à l'exposition universelle française de 1855. A cette époque se rapportent trois missions fort importantes confiées à Dufrénoy par le ministre des travaux publies , la première en 1851 ayant pour but l'assainissement et surtout la fertilisation de la Sologne, les deux autres (1856) relatives aux sources minérales de Vichy et de Plom-

(*) Bulletin de lo Société géologique, tome IV, 1846-18117.

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