Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 69]

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NOTICE

SIM1 M. DU FEENOY.

premières années le jeune Armand 1) afrénoy et développèrent

en pays devenu ennemi , ensuite pour traverser les armées qui avaient envahi le sol de la France, enfin, pour subvenir

en lui une bien précoce maturité d'esprit. Agé de onze ans à peine, il entra, dès 18o5, au lycée de Rouen, où il rencontra comme camarade le jeune Valenciennes, que, plus tard, il retrouva, par suite d'une com-

pendant treize jours à la dépense commune, avec une somme totale de 1,96 fr.; problème assez difficile, mais qui fut résolu avec une telle précision qu'en arrivant à Paris les trois voyageurs possédaient encore tout juste le prix d'une course de voiture pour se faire conduire dans leurs familles. En 1819, Dufrénoy était à peine aspirant (*) , lorsqu'un

munauté de goûts pour l'étude des sciences naturelles, comme collègue au muséum d'histoire naturelle et comme confrère à l'Académie des sciences. Dufrénoy acheva ses études classiques à Paris au Lycée impérial, depuis Louis-le-Grand; il y commença celle des mathématiques qui lui valut le premier prix dans cette faculté au grand concours de 1810. Ici encore, il contracta des liaisons qui durèrent autant que la vie ; de ce nombre fut celle avec M. Legrand destiné à devenir, en 1832, directeur général des Ponts et chaussées et des Mines. J'insiste avec intention sur le don qu'avait Dufrénoy de

conserver ses amitiés d'enfance et de jeunesse ; c'est un trait de son caractère trop saillant pour être passé sous silence.

Dès 1811, âgé de dix-neuf ans, il était à l'École Polytechnique, et, après de très-fortes études, il en sortit en i8 i3 dans les premiers rangs, pour commencer sa carrière d'ingénieur à l'École des Mines placée alors à Moutiers en

« digne appréciateur des jeunes talents, M. Brochant de Villiers, l'appela à l'école naissante des mines (1 . La même année il avait épousé mademoiselle Caroline Jay;

« le choix heureux de sa compagne, dit M. Flourens (*) « le rendit le fils d'un homme qui, grâce à la rare fermeté « de son caractère et à la lucidité de son esprit, a marqué « dans nos académies, dans nos assemblés législatives, («lans la littérature, dans la politique, dans la presse, et

« qui partout a obtenu l'autorité que donne une raison « supérieure.>)

Madame Armand Drifi'énoy ajoutait ainsi par son nom, comme par son talent, à la valeur littéraire de sa nouvelle famille ; en maintes circonstances, elle prit une part active aux travaux de son mari ; « la fille, l'élève de M. jay, »

M. Flourens, « digne compagne d'un homme « d'étude, sut, par son dévouement, rendre facile et doux « pour notre confrère, ce trajet si court, si accidenté que

ajoute

Savoie.

Mais les événements politiques de 1815 qui séparèrent ce pays de la France, ramenèrent les élèves des mines à Paris où fut rétablie, par ordonnance du 5 décembre 1816, l'École des mines autrefois instituée par un arrêt du conseil du ig mars 1783. Dufrénoy se plaisait à citer le temps passé en Savoie au nombre des plus heureux de sa vie et à raconter son voyage pédestre de Moutiers à Paris en compagnie de ses camarades MM. Juncker et Lambert, avec toutes ses péripéties, avec tous les tours ingénieux qu'ils durent prendre, d'abord

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»nous nommons la vie J'aurai à suivre Dufrénoy dans cette notice comme ingénieur, clans ses avancements de grade et dans les travaux qu'il a produits pour la recherche et l'exploitation des mines, pour la métallurgie, dans ses rapports, au conseil général des mines, sans omettre le concours qu'il a prêté aux expositions (*) Le grade d'aspirant a été remplacé par celui d'ingénieur do 3°

classe.

() De Senarmont. Discours prononcé le 22 mai 1857. (***) Flourens. Discours prononcé le 23 mai 857.

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