Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 302]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

526

EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE k861.

que M. William Carpen ter (1) a terminé son long ouvrage

sur les foraminifères, commencé dès 1856. Il y a décrit et figuré successivement les genres : orbitolites, orbiculina, alveolina , cycloclypeus , heterostegina, peneroplis , operculina , amphistegina, polystomella, calcarina, tinoporus, carpentaria. M. Carp en ter range les foraminifères parmi les rhizopodes et fait remonter à D ujardin l'honneur d'avoir le premier rectifié les idées de M. d'Orbi gn y sur ce point délicat. Les conclusions de M. Carp ent er méritent d'être rapportées. La notion ordinaire de l'espèce est, suivant lui, inapplicable au groupe des Foraminifères, parce que les variations y embrassent non-seulement les caractères que, d'après les méthodes ordinaires, on considérerait comme spécifiques, mais encore ceux des genres et même des ordres. Le seul moyen de classer cette vaste agrégation de formes si diverses consiste é les ranger d'après leur degré de divergence eu égard à certains types principaux : tout groupement de genres et d'espèces subordonné à ces divisions générales est un travail purement artificiel et propre seulement à aider la mémoire. On peut même se demander, en examinant la série entière des formes, si les types distincts qu'on se trouve conduit 4 y adnetre ne dérivent pas tous d'un prototype unique. Ces vues hardies de M. Carp en ter sont d'ailleurs en accord avec les conclusions du mémoire de MM. Parker et R. Jones (2) sur la nomenclature des Foraminifères. Dans ce travail, la partie bibliographique et la partie descriptive ont reçu des développements également importants les géologues one intérêt à savoir que les Nuinmulines sont divisées par ces auteurs en trois groupes, les radiées, les sinueuses et les réticulées, dont les types respectifs sont Nummulina planul4a, Lam., Nummulina complanata, Lam., et N. lvigata, Lam. Ces trois types sont reliés par des liens si intimes et passent les uns aux autres de telle façon que MM. Par ker et Joues considèrent le genre Numeip.Dna que comme ne renfermant une seule espèce, dont les diverses représentations peuvent à peine être considérées comme des variétés dans le sens ordinaire de ce mot. C'est là, au point de vue .de la philosophie géologique, une conclusion dont il est inutile de faire ressortir la gravité. Brachiopodes.

TERRAINS.

527

des fossiles très-caractéristiques. M. Suess (i) a présenté un tableau général de la distribution de ces animaux dans les diverses formations; un tableau du même genre fait par M. Br on n en 1856 ne comprenait que i.592 espèces; celui de M. Suess, grâce à des travaux récents, en renferme 1.934. Les brachiopodes sont divisés par M. Suess en 8 familles : les te-

rehratulid (17 genres), les spiriferid (12 genres), les rhynchonellid (3 genres), les strophomenid (6 genres), les productidae (5 genres), les craniad (1 genre), les discinid (4 genres), les lingulicl (4 genres). Le nombre des espèces connues dans le terrain paléozoïque est de i.302, dans le terrain mésozoïque de Soi, dans le terrain cainozoïque de 13i. Le terrain le plus riche en espèces est le terrain silurien (687 espèces) ; viennent ensuite le dévonien (556), le jurassique (284), le carbonifère (262), la craie (149).

Les autres terrains sont plus pauvres; il semble donc qu'il y ait deux maxima dans la courbe qui représente l'importance relative des brachiopodes aux diverses périodes; ces points coïncident

avec l'époque paléozoïque et avec l'époque jurassique. Le trias d'une part et de l'autre les terrains tertiaires et modernes sont les époques de pauvreté ou de décadence pour cette classe.

Travaux divers. - En France et à l'étranger, un grand nombre de travaux paléontologiques ont 'été publiés ou sont en voie de publication. Nous ne citerons ici que ceux dont il ne sera point fait une mention spéciale à propos d'un terrain particulier. Les continuateurs de la paléontologie française d'Alcicle d'O rbign y ont fait paraître, dans le cours de 186i, trois fascicules qui

renferment la suite de la description des oursins crétacés, par M. Co tt eau (2). Nous devons signaler sa monographie complète de la famille des salénidées. Le même auteur a continué ses études sur les échinides fossiles du département de l'Yonne (3) et celles qu'il a

entreprises, de concert avec M. Triger, , sur les échinides de la Sarthe (h).

M. Deshayes (5) a terminé l'étude des acéphales du bassin tertiaire parisien et a commencé la révision des gastéropodes. Il a décrit hotu espèces d'acéphales, dont 399 seulement figuraient dans la première édition de son grand ouvrage.

Il est peu de terrains où l'importante classe

des brachiopodes n'ait de nombreux représentants et ne fournisse

(t) 1V, Jahrbuch de Léon hard et Bronn, 1861, 154. Paléontologie française, continuée par une réunion de paléontologistes, Ir°, 2° ci G° livraisons. 1861.

Études sur les échinides fossiles du département de l'Yonne, 27° et 280 liResearches on the Foraminifera. Philosophieal Transactions, 1856-1861. London, Annal: and Magazine of Natural History, vol. 111 (s' s.), 229. Londres,1861.

vraison. ISGI.

Echinides de la Sarthe, 7° livraison. 1861. Description, des animaux invertébrés du bassin de Paris. - Paris, 1861.