Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 277]

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EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861.

Une collection envoyée à l'Exposition de Minéraux divers. Londres (1) par M. François et par les propriétaires des sources minérales des Pyrénées renfermait un assez grand nombre de minéraux produits par ces sources. Nous signalerons la soude sulfatée

PHÉNOMÈNES ACTUELS.

477 sont connues depuis une si haute antiquité, viennent d'être ,bien dépassées dans l'Amérique du Nord. Déjà M. G a u ldrée Boileau (1), Sir William Logan et les géologues du Canada, ont fait

formant des efflorescences à l'ouest du ravin Gratis d'Olette; la

connaître les sources extraordinaires de pétrole qui ont été trouvées récemment dans ce pays; mais ces sources sont encore plus abon-

baryte sulfatée cristallisée des filons de l'Usclade, à La Malou l'ancien dans l'Hérault; la chaux sulfatée stalactiforme, qui recouvre le calcschiste à Barèges; la chaux carbonatée cristallisée, tapissant

dantes dans les Etats-Unis, et aux renseignements déjà fournis, nous ajouterons les suivants qui sont extraits d'une dépêche de M. de La Forest, consul de France à Philadelphie (2).

les parois du schiste argileux dans lequel sort la source César à Cauterets ; le calcaire nacré qui se produit sur le micaschiste de Luchon ; le travertin ferrugineux, qui est déposé par la source Salies, à Bagnères de Bigorre et à Campagne dans l'Aude; la silice fibreuse et stalactiforme, provenant de la cascade Gratis d'Olette;

la limonite stalactiforme, produite par les eaux sulfatées ferrugineuses de Guaux et de Luchon; la pyrite de fer, cristallisée en cubo-octaèdre, qui accompagne le quartz et la baryte sulfatée de la Malou l'ancien ; la galène trouvée à la Malou du Centre.

Dans quelques contrées à l'ouest de l'état de Pennsylvanie, notam-

ment à Oil-Creek et à Titusville, le pétrole filtre à la surface du sol, et depuis un temps immémorial il était connu par les Indiens du pays, qui ont même creusé des puits pour le recueillir et construit des réservoirs pour le conserver. En oSé 5, Lewis Paterson, fouillant la terre pour atteindre de l'eau salée, fit la découverte du pétrole dans le comté Alleghany, en Pennsylvanie, et il commença à l'extraire; toutefois, c'est seulement vers le mois d'août 1859 que l'exploitation prit quelque développement, et avant la fin de

D'autres minéraux, tels que le mica, indiqués comme produits encore par les sources, avaient bien les caractères des minéraux habituels des filons, cependant rien ne démontrait que leur formation appartînt réellement à l'époque actuelle. Les sources minérales des Pyrénées exercent d'ailleurs sur les parois des roches qu'elles traversent des phénomènes d'altération marqués. Ainsi, à Bagnères de Bigorre, elles corrodent fortement le calcaire jurassique, et la source chaude du ravin Gratis d'Olette

1860, le nombre des puits s'élevait déjà à 2.000. La région qui fournit le pétrole dans l'Amérique du Nord s'étend sur le versant N.-0. des terrains houillers de la Pennsylvanie, principalement dans les vallées que traversent les rivières Oil-Creek et Alleghany, ainsi

décompose le gneiss qu'elle kaolinise.

qu'en 1861, on recueillait le pétrole en creusant des puits dans les

Pétrole.

Les sources de pétrole des bords de la mer Caspienne, déjà décrites par plusieurs géologues, ont été visitées dans ces derniers temps par M. A bi c h (2). A Balachani , 70 établissements sont réunis sur une surface de 2 kilomètres carrés, et leur production s'élève à 4.100.000 kilog. par année. Pour exploiMER CASPIENNE.

ter le pétrole, on perce des puits qui ont 25 mètres de profondeur et qui traversent un grés calcaire. En vingt-quatre heures, on y recueille 1.500 kilog. de pétrole ou de naphte qui surnage une eau salée et plus ou moins agitée par des dégagements de gaz combustibles. AMÉRIQUE DU NORD.

Cependant les merveijles des sources

que leurs tributaires. Elle s'étend aussi au sud et à l'ouest de la Pennsylvanie, se prolonge d'une part dans l'Ohio et d'autre part dans le Canada, par delà le lac Érié. Enfin elle se retrouve éga-

lement en Virginie et dans les états Indiana et Illinois. Jusgrès et les schistes dévoniens ou siluriens à travers lesquels il suinte et on l'enlevait avec des poMpes ; mais en approfondissant

les puits qu'on avait taris, ou bien en forant des trous de sonde, on atteignit bientôt des sources de pétrole jaillissantes. L'huile qui s'en échappe avec force peut s'élever jusqu'à une hauteur de 3o mètres au- dessus du sol; elle est d'ailleurs accompagnée par un jet violent de gaz. Aussi, pour empêcher que l'écoulement soit trop rapide, l'on est obligé de le régler au moyen de tubages en fer qui sont établis solidement et munis de robinets. La profondeur à laquelle on atteint le pétrole est ordinairement de 80 à 100 mètres ; cependant on exploite encore le pétrole jaillissant par des forages qui vont au delà de 260 mètres, et sur un mèrne point,

de pétrole de la mer Caspienne, celles de l'Orient et de la Chine qui (i) Notes prises à l'Exposition par M. D el e ss e. (2) Mémoires de l'Académie impériale de Saint-Pélersbourg, IX, 17.

(I) Anis. d. mines (6), H, 95. (2) Extrait d'une dépêche adressée à M. le Ministre d es affaires é Ira ng ères par M. de La Forest, consul de France à Philadelphie.