Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 275]

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EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861.

PHÉNOMÈNES ACTUELS.

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et H o g ar d , ont signalé de plus leur association avec les filons. M. Jutier en cite des preuves nombreuses. Ainsi, aux FontainesChaudes, la baryte sulfatée se rencontre en cristaux volumineux sur les fentes de grès vosgien à travers lesquelles s'échappe l'eau minérale. Au Reherrey, la source minérale se trouve sur le prolongement d'un filon de quartz et de fer oligiste. A la Chaudeau les fentes par lesquelles arrivent les eaux minérales sont également remplies de quartz et de baryte sulfatée. Enfin à Plombières même,

Les eaux minérales des Pyrénées forment un groupe PYRÉNÉES. bien caractérisé qui a été l'objet de nombreuses recherches et qui a été décrit récemment par M. François (t). La partie du bassin souspyrénéen dans laquelle elles se trouvent coïncide en grande partie

les recherches faites sur les sources thermales ont montré que chacune d'elles provient pour ainsi dire d'un filon et les sub-

quemment sulfurées sodiques ; et d'après les observations de

stances minérales qui le remplissent le plus habituellement sont la chaux fluatée, le quartz, l'halloysite et la baryte sulfatée.

Il existe un l'apport remarquable entre la température des sources et leur position dans la vallée de Plombières. En effet, les sources très-chaudes, marquant au moins 62°, se trouvent dans le fond de la vallée; les sources chaudes d'une température moyenne comprise entre /19° et 55°, forment comme une ceinture un peu au-dessus des premières: les sources tempérées dites aussi savonneuses, qui marquent de 13° à 55', jaillissent des berges de la val-

lée à une hauteur de 8 à zom au-dessus du fond. M. Jutier explique ce résultat en observant que, plus les eaux émergent au-dessus du fond de la vallée, plus elles sont mélangées avec les eaux froides provenant de la surface qui s'infiltrent d travers les fissures du granite. L'analyse a montré d'ailleurs, comme nous le

verrons plus loin, que les eaux thermales de Plombières renferment toutes les mêmes substances minérales et en proportion

avec l'ancienne Aquitaine et ne comprend pas moins de 26,000 kilomètres carrés. Il convient de distinguer celles qui proviennent des Pyrénées proprement dites, du Canigou et des Corbières. Dans les Pyrénées proprement dites, les eaux minérales sont fré-

MM. l'orbes, Boubée, J. François, Marchand, Leymerie, Lam br n , elles émergent dans les roches granitiques, particulièrement vers leurs limites avec la pegmatite, avec le granite,

avec le petrosilex et en général avec les roches plus récentes qui les traversent.

Les eaux minérales des Pyrénées sont encore sulfurées calciques, salines mixtes, chloro-sulfatées, chlorurées, ferrugineuses carbonatées; mais alors elles sont invariablement en relation avec les cphites. C'est surtout au pied de la chaîne que ces ophites

sont accompagnées de sel gemme, de gypse et c'est aussi dans cette partie que les eaux minérales sont essentiellement salées, sulfatées et sulfurées, sodiques ou calciques. Des eaux carbonatées alcalines ou bicarbonatées alcalines et ferrugineuses se trouvent

entre Pteynes et Collioure sur le versant nord des Albères; elles sortent vers la limite du granite et du terrain de transition métamorphique. Par leur composition elles rappellent les eaux minérales de l'Auvergne et il est possible qu'elles soient en relation avec les

d'autant plus grande qu'elles sont plus chaudes. Les travaux de cap-

volcans éteints qui sont connus de l'autre côté de la chaîne, aux

tage qui, d'après les ordres de l'Empereur, ont été exécutés sur les sources de Plombières ont beaucoup augmenté leur débit et

environs d'Olot dans la Catalogne. Dans la chaîne du Canigou, on ne rencontre guère que des sulfurées sodiques et des eaux alcalines que les hydrologistes des Pyré-

leur température; actuellement celles qui sont très-chaudes ont environ 70° et donnent hm mètres cubes en 24 heures; celles qui sont

chaudes 57° et 502 mètres cubes; celles qui sont tempérées 50° et tilt mètres cubes; celles dites très-tempérées t.2° et 75 mètres cubes. AMÉLIE-LES-BAINS.

Dans la vallée du Tech, Pyrénées orien-

tales, M. L e y m erie (1) a constaté que les eaux thermales sulfureuses d'Amélie- les-Bains émergent d'un gneiss associé à du schiste semi-cristallin et près de son contact avec un porphyre quartzifère éruptif. (i) Actes de la Société Linnéenne de Bordectpx, XXIII, 6' livraison.

nées s'accordent à regarder comme des sulfureuses dégénérées. Elles émergent vers la limite du granite avec le gneiss ou bien avec

le terrain de transition. Dans la chaîne des Corbières, les eaux minérales sont salines, chlorurées sodiques, ferrugineuses carbonatées ou bien salées. Elles paraissent se rattacher aux ophites ou diorites de la vallée d'Agly et du massif des Corbières.

Le gisement des sources minérales du groupe des Pyrénées a d'ailleurs été résumé par M. J. François dans un tableau qui fait (1) Les eaux minérales dans leurs rapports avec la science de l'ingénieur. (Extrait du Dictionnaire général des aux minérales.)