Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 274]

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EXTRAITS DE t EOLOGIÉ Vali t'ANNÉE 1861. 470 éh get dé même à Luxeuil dan à haute-Saône et dans les Mon-.

tagnes Noires. Enfin on observe très-bien l'émergence cleS sonreeS therinaleS par des filons; indéPéndamment de l'exemple de Plom-

bières, M. J. François cite les sources de la Malou, dans leà CéVeimes, qui sortent de filons de qtiartz contenant deS Stilfures métallitpies; celles 'de Pontgibaud (Puy-de-Dôme); dë Cana-

veilles et d'Olette, dans les Pyrénées orientales; celle du Ma.. hotira, près CauteetS; celles du groupe dti Pré à Luchon. 20 Les eaux minérales froides ont un autre gisement et, comme il est facile de le comprendre, une autre origine que celles desquelles nous venons de parler. D'abord, elles sont habituellement dans les

pays de plaine. Parmi les principales variétés, M. François distingue les carbonatées calcaires, qui contiennent du carbonate de chaux ; les sulfatées calcaires ou séléniteuses; les salées, dans lesquelles il y a du chlorure de sodium ; les magnésiennes, qui se ren

contrent dans le trias; les ferrugineuses et magnésiennes, qui passent sur des roches contenant du fer ou dit manganèse. On conçoit que toutes ces eaux minérales froides proviennent d'une simple infiltration des eaux de la surface qui dissolvent diverses substances

se rencontrant dans les terrains qu'elles traversent. Lorsque des décompositions s'opèrent dans l'infiltration, il en résulte encore d'autres variétés d'eaux minérales froides: les sulfureuses, qui sont dues à la réduction des sulfatées calcaires par des matières organiques ; les ferrugineuses sulfatées, dues à la décomposition des pyrites; les ferrugineuses des prairies qui contiennent l'oxydé de fer uni à des acides organiques. C'est à ces dernières Variétés faut rapporter les eaux de mine qui sont quelquefois utilisées comme eaux minérales; elles se chargent, par infiltration, des produits résultant de l'altération des minerais ou des matières exploitées, et l'on conçoit que leur composition puisse être très-variable. Enfin il nous paraît que les nappes souterraines qui alimentent les puits artésiens sont toutes plus ou moins minérales, surtout lorsqu'elles traversent des terrains contenant des substances salines ou des roches en décomposition ; de plus, quand on va les atteindre

à une grande profondeur, elles sont chaudes et par conséquent thermo-minérales.

M. François signale particulièrement les rapports intimes existent entre les sources minérales et certaines roches qu'il appelle pour cette raison congénères. Le plus souvent les sources se trouvent simplement associées à ces roches, soit qu'elles aient accompagne ou suivi leur éruption, soit qu'elles se minéralisent en les traversant par infiltration. Cependant elles peuvent aussi

ISÉNOMENES ACTUELS.

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engendrer des roches congénères, comme cela paraît être le cas pour les filons.

Généralement les sources minérales ne sont pas isolées, mais elles présentent un groupement. Il est facile de s'en rendre compte en observant qu'elles tendent nécessairement à se bifurquer et à émerger sur différents points. Ce sont alors celles qui sont le moins mélangées aveC les eaux de la surface qui ont la température la plus élevée et là plus grande proportion de matières salines. Parmi les diverses causes qui influent sur le régime des sources

minérales, M. J. François signale les infiltrations ainsi que les engorgements quelquefois assez rapides qu'elles occasionnent par leurs dépôts. Indépendamment des variations dans leur débit, il y en a dans la température et dans la proportion des substances qu'elles tiennent en dissolution. Des observations faites par M. Filhol et I. Fran coi s sur les sources sulfureuses des Pyrénées, semble-

raient même indiquer que la pression barométrique et la direction des vents influent sur le degré qu'elles marquent au sulfhydromètre. A ces considérations générales sur les sources minérales, M. F ra nçois ajoute la description d'un procédé qu'il a employé avec succès pour leur captage; il consiste à circonscrire les eaux minérales dans une enceinte dans laquelle on les fait ensuite refluer au moyen

d'une pression exercée à l'extérieur et avec de l'eau dont on élève le iiiven graduellement.

PLommimEs. - Les eaux minérales de Plombières viennent d'être l'objet d'une étude nouvelle faite par MM. Jutier et J. Let o r t (1). Les vallées des environs de Plombières affectent une direction comprise entre 50° et 63° N -E. qui paraît se rattacher au

soulèvement de la Côte-d'Or; ce sont des vallées de fractures auxquelles correspondent de nombreuses émergences de sources minérales. Dans celle de Plombières les sources surgissent à travers le granite porphyroïde qui peut être plus ou moins décomposé êt changé en arène (2).11 est recouvert par du grès vosgien qui, sur certains points, a été altéré à son contact et métamorphosé en jaspe, sans doute par des infiltrations siliceuses (3). Les relations de voisinage du granite avec les sources minérales sont évidentes et dans les Vosges elles avaient fixé depuis longtemps l'attention de

M. Thirri a. D'autres observateurs, notamment MM. Da u b r ée Paris; I à 115. (t) Études sur les eaux minérales et thermales de Plombières. Delesse. Annales des mines, (4), IX, 5S7. Delesse. Notice sur les caractères de l'arkose dans les Vosges. (Bibliothèque universelle de Genève, mars