Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 247]

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AU FOUR GALLOIS.

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TRAITEMENT DE LA GALÈNE

l'eau alternativement dans deux gouttières. De celles-ci, l'eau tombe en pluie dans les deux parties de la chambre. En outre on a placé au niveau du sol des trayons qui supportent une couche de branchages de 2' d'épaisseur, sur lesquels l'eau se divise, et que doivent traverser les fumées à la montée puis à la descente. Au delà de chaque chambre est une petite fosse e, e' où les matières condensées s'accumulent jusqu'à ce qu'on les fasse écouler au jour dans le bassin f, où elles se dessèchent à demi et d'où on les retire pour les porter dans la cour de l'usine. La conduite a 4' de large sur 6' de hauteur et affleure partout le sol, qui malheureusement offre une légère pente dans le sens de d', di'. Avec le four à tuyères le tirage est parfaitement suffisant; il n'en serait pas de même pour les réverbères; après avoir essayé de les mettre en communication avec le canal de 5oo yards on a dû y renoncer et revenir à la conduite directe c, c'. Travail au réverbère. Je décrirai d'abord le travail au réverbère à Stiperstones , puis à Snailbeach, et j'ajouterai

alors quelques indications relatives au traitement des crasses et des fumées dans cette dernière usine, de manière à embrasser l'ensemble de la méthode. On peut, au réverbère gallois, avec des minerais et des combustibles identiques faire varier la marche de l'opération d'après ses trois éléments : poids de la charge, durée de l'élaboration, et quantité de main-d'oeuvre imposée aux ouvriers. Ce dernier réagit fortement sur les deux autres et il y a avantage à accroître le gain des fondeurs en exigeant d'eux un effort correspondant. C'est ce que l'on a compris à Snailbea,ch , mieux qu'à Stiperstones; et de là, plus que de la nature du minerai, naissent les différences que nous aurons à signaler entre les deux usines. Le personnel d'un réverbère est composé de quatre ouvriers associés, dont deux présents à la fois; les postes ordinaires sont de 12 heures. Le minerai et le combustible étant

475 déposés à la portée des fondeurs (voiries croquis, fig. 2 et 5),

ils n'ont point de manoeuvres à leur service et doivent faire la pesée et le chargement. Je désignerai par abréviation les six portes par des numéros d'ordre, savoir : en allant du pont aux carneaux ; Côté d'avant

Côté d'arrière

N° Li,

N° 2, N° 5,

Y' 3; N° 6.

c'est-à-dire que les numéros i et 4 sont les plus voisins du pont, 2 et 5 sont les portes du milieu, etc Travail à Stiperstones. Je prends comme exemple à Stiperstones l'opération commençant le lundi à midi; c'est la seconde après le chômage du dimanche. Midi. On fait tomber sur la sole la charge consistant en 20 quintaux de galène et i quintal de plomb carbonaté bien mêlés, total = io6G kilo. Sur la sole il ne reste qu'un peu de crasses que l'on n'a pas pu détacher avec la spadelle usée; dans le bassin intérieur (well) est le plomb métallique, sur lequel un peu de chaux a été répandue.

Le four est au rouge, et à mesure que le minerai est étendu au rable par les portes 1, 4 et 5 il décrépite et dégage de la vapeur d'eau. Les registres, d'abord baissés sont

relevés en partie et progressivement; on pousse le feu en chargeant de la houille de temps en temps jusqu'à heure 30 minutes. De midi à 2 heures i o minutes on fait quatre spadlages par les portes i et 4, en laissant fermées celles par où on ne travaille pas; ces spadlages sont espacés

d'environ une demi-heure, et chacun d'eux ne dure que quelques minutes.

2 heures 10 minutes. On procède à un premier refroidissement (cooling). On ouvre les portes 1, 2, 4 et 5, celle du foyer, on pique la grille qui n'a pas été chargée depuis heure 3o et l'on fait tomber le feu, enfin on lève en plein les registres ce qui détermine énergiquement l'appel de l'air froid par les ouvertures de travail.