Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 149]

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FUSION DE L'ACIER

AU FOUR A RÉVERBÈRE.

ment remplis et soudés par la pâte de briques tombée de la voûte. Mais cette pensée ne vint pas à l'esprit du maître maçon, et il crut bien faire de démolir la sole et de la reconstruire à neuf, pensant que, puisqu'il avait

la prochaine mise en feu, et d'aborder la fusion des aciers puddlés purs. Mais avant de tenter cette opération, nous voulûmes faire au creuset quelques nouvelles expériences pour reconnaître le degré de fusibilité et la qualité de ces aciers. Nous comptions, pour faire ces essais, sur un certain nombre de creusets choisis avec soin et qui étaient restés pendant un mois dans une étuve spéciale, afin d'en chasser les dernières traces d'humidité.

bien réussi la première fois, il ne serait pas moins heureux

la seconde. L'événement ne devait pas répondre à cette espérance, comme on le verra plus loin. Néanmoins, la démolition de la vieille sole permit de constater que les briques qui la composaient étaient parfaitement intactes et n'avaient été corrodées ni par l'acier ni par le laitier ; que l'acier ne s'était infiltré que dans un petit nombre de joints, et à une faible profondeur ; qu'il n'était pas resté sur la sole un seul morceau d'acier qui ne fût parfaitement fondu. Tout celui qu'on y trouva, en effet, était en plaques minces et horizontales, et n'avait été retenu que par les morceaux de briques tombés de la voûte, qui étaient venus se sou-

der sur le fond lorsque, par l'écoulement de l'acier, ils avaient cessé de nager sur le bain métallique. La conclusion à tirer de ces faits, c'est que la matière des briques,

quoique n'étant pas de la plus haute qualité, était néanmoins suffisamment réfractaire pour résister au contact de l'acier en fusion et du laitier, et qu'une sole faite de cette matière, mais d'un seul morceau ou d'un petit nombre de pièces, serait susceptible d'une très-longue durée. Ce résultat n'a rien que de naturel, quand on considère que l'acier

fondu n'a aucune action sur l'intérieur des creusets, qui périssent presque toujours par l'extérieur, et que le verre employé comme laitier en a si peu, que les pots de verrerie résistent en moyenne quatre mois à une température peu inférieure à celle de la fusion de l'acier. La sole fut donc reconstruite à neuf, dans les mêmes con-

ditions que précédemment. Les autels à air et la voûte furent refaits suivant les dimensions indiquées ci-dessus (fig. i et 2). Nous résolûmes de renoncer aux aciers de limes pour

S VII.

2e

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Série d'essais au creuset.

Le 26 janvier, on chargea dans quatre creusets préalablement chauffés au blanc Acier puddlé de fonte d'Ivoy, premier choix, 90 kil., avec 400 grammes de charbon de bois. NI' 9.

Même charge que le n° 1

N° 3.

Acier puddlé d'Ivoy

N° Li.

Vieilles limes propres avec 200 grammes de charbon de bois. Même charge que, le n° 3.

kil.

kil.

1.5 ou 3/4 5 ou i/Lt 2°

La fusion s'opéra facilement en 3',3o, ce qui s'explique par la carburation des aciers d'Ivoy employés , choisis

parmi les mieux réussis, et par l'addition du charbon de bois. Le n° fut coulé en lingotière, de la façon ordinaire. Le nu 2 fut coulé dans un moule en sable d'étuve séché.

Le Ir 3 fut coulé en lingotière sans accident. Len° 4 fut coulé dans un moule en sable d'étuve séché.

Au démoulage, on reconnut que le sable d'étuve, non suffisamment réfractaire, s'était vitrifié et collé à la surface des lingots n° 2 et n° 4. Cette croûte parut presque impossible à enlever, et l'on prévit qu'elle serait très-nuisible à l'élaboration de ces lingots. La vitrification du sable n'est qu'un accident facile à éviter en se procurant des sables plus réfractaires. On fit une seconde fusion dans les mêmes creusets, qui