Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 38]

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5e

RAPPORT AU MINISTRE

sans que la fumée ait été le sujet de plaintes graves. Sur le chemin de Lyon comme sur les autres, l'expérience acquise par les mécaniciens a déjà beaucoup aténué le mal, et il serait facile de l'atténuer encore : la première chose à faire serait d'appliquer, à l'exemple des .chemins précédents, des souffleurs à toutes les machines qui brûlent de la briquette. Le chemin de Lyon n'a pas encore des idées aussi arrêtées que ceux du Nord et de l'Est sur le but vers lequel il doit tendre. 11110

se trouve pas placé, comme ceux-ci, en présence d'un problème aussi nettement déterminé que l'emploi du tout-venant 'du Pas-decalais pour l'un, et du tout-venant de Saarbrücke pour l'autre. On conçoit qu'avant de s'engager lui-même, il attende le résultat de l'expérience faite par les autres. Toutefois, les conditions actuelles ne sont certainement que provisoires; et quand on réussirait à éliminer à peu près complètement les inconvénients de la fumée produite par les machines à marchandises brûlant de la briquette, ce ne serait qu'un demi-succès, dont le chemin de Lyon ne se contentera pas le jour où il entreverra la possibilité de concilier une grande économie avec la régularité du service, qu'il regarde à juste titre, coal' me devant prévaloir sur toute autre considération. Ce chemin n'a d'ailleurs pas d'objection à élever contre l'application, intelligente et mesurée bien entendu, de la clause du cahier des charges. Comme les précédents, il admet qu'elle n'aura pas pour effet de restreindre l'emploi de la houille, conséquence qui serait d'une 'extrême gravité économique, contraire au véritable progrès, et dès lors, je n'en doute pas, aux vues de l'Administration supérieure. Seulement, encore incertains sur le choix des dispositions qu'ils devront prendre pour se conformer à la prescription dont il s'agit, et sur les limites mêmes que l'intérê,t de la compagnie

les conduira à assigner au problème de l'emploi de la houille, les ingénieurs du chemin de Lyon insistent sur la nécessité d'un délai assez prolongé; ils font remarquer également qu'un foyer fumivore doit, sous peine d'être tout à fait inacceptable, quelle que soit son efficacité, laisser intacte la puissance de production des locomotives.

Cette condition est, en effet, de rigueur. Mais en présence des résultats acquis sur le chemin de l'Est, on peut affirmer que le

SUR L'EMPLOI DE LA HOUILLE DANS LES LOCOMOTIVES.

Si

propre expérience, de la nature des services qu'on peut en attendre. Deux chaudières doivent être prochainement transformées. a° Sectioei Sud (*).

Cette Section tire exclusivement son combustible, coke et houille, deà inineS dé la Loire et du Gard. Les machines à voyageurs ne brêlent que du coke. Les mécaniciens se munissent toujours, il est

vrai, d'une petite quantité de houille ou de briquette dont quel-Mi-à mdrceaux stilliseht pour relever au besoin la pression ; Mais cette addition à petites doses, interdite d'ailleurs dans les stations, rie présente aucun inconvénient; on ne peut donc que recommander cette pratique déjà en usage sur plusieurs Cutres Le coke de la Grand-Combe coûte 27 fr. la t.,nne rendu à la Pise.

Il contient 9,15 p. ioo de cendres. Le coke de la Loire Coûte, rendu au Marais, 26 fr. Sa teneur en cendres est de 8 p. ioo. Le coke de Besseges a été employé seulement pour essai. Il coûte sur place 24 fr.

La consommation des cokes de ces trcils provenances s'est élevée respectivement, pendant l'année 186D, à 28.000, 11.000 et 198 tonnes.

Contrairement à l'usage établi sur les autres lignes, les machines à marchandises brûlent toutes du coke, généralement i/3 pour '2/5

de charbon gros ou de briquettes rj. On a consommé en i860 :

1" houille : 2/1.000 t. de la Grand-Cbm be coûtant i6 fr. à laLevacie. 8.6o0 de Bességes . 18 à Bességes. 446 de la Loire. 28`,50 au Marais. 194 de. Portes. 15`,50 à la Pise. 2° Briquette : 5,467 t. de la Gran d-Com be coûtent 17 fr, à la Pise. 1,692 de la Loire. au au Marais.

Les trains mixtes sont remorqués par des machines brûlant, vers le nord, moitié coke et moitié briquette de la Loire, vers le sud, moitié coke et moitié houille de la Grand-Combe. La fumée est généralement faible ; la proportion notable de coke l'atténue, et on prend d'ailleurs toutes les précautions usitées pour

foyer Tenbrinck la remplit parfaitement.

Ce système a, au surplus, fixé l'attention de la compagnie de Lyon. Elle avait déjà résolu d'en faire elle-même l'essai, sans avoir en vue un but bien déterminé, comme la suppression de la fumée, ou l'emploi partiel des menus, et en se réservant de juger, par sa

(") On sait que la fusion des deux sections n'a réalisé jusqu'ici que l'unité financière, et qu'elles foraient encore, en fait, deux exploitations .parfaitement distinctes séparation justifiée du reste par leur développment considérable, niais qui n'est pas tout à fait exempte (l'inconvénients.

(") Voir la note D.