Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 267]

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POUR L'ANNÉE

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REVUE DE GÉOLOGIE

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la même place, sa séparation dans des bassins fermés et son éva-

M. G. Rose (e) a recherché quelles sont les conditions dans lesquelles se forme le spath calcaire, l'arragonite et la craie, c'est-à-dire le carbonate de chaux rhomboédrique, rhombique

poration ont pu se produire à plusieurs reprises. Ces diverses

ou amorphe.

circonstances permettent donc d'expliquer comment le sel

z° L'influence d'une température élevée a d'abord été étudiée. Si l'on fond un mélange de carbonate de soude et de potasse et que l'on introduise dans la matière liquide un peu

constaté en Algérie. Ajoutons enfin que le retour dela mer sur

gemme s'est déposé en couches d'une grande épaisseur. Gypse et dolomie.

186o.

M. T. St. Hunt () a donné une explication de la formation du gypse et de la dolomie. Les points sur lesquels il appelle l'attention sont la production de sulfate de chaux et de bicarbonate de magnésie par la réaction du bicarbonate de chaux

sur une solution de sulfate de magnésie, puis leur dépôt à. l'état de gypse et d'hydrocarbonate de magnésie par suite de l'évaporation ; 2° l'union directe, sous certaines conditions, de

de chlorure de calcium calciné, puis qu'on la laisse refroidir et

qu'on la traite par l'eau, on obtient un résidu pulvérulent de carbonate de chaux qui au bout de 21t heures s'est transformé en spath calcaire ou en chaux carbonatée rhomboédrique. Lorsqu'on calcine de l'oxalate de chaux, on ne le transforme pas en spath calcaire.

ce carbonate de magnésie avec le carbonate de chaux pour former un carbonate double qui est la dolomie. Plus que toutes les autres roches, le gypse et la dolomie ont

M. G. Rose a repris ensuite l'expérience célèbre de sir James Hall; suivant la méthode indiquée et soumettant la

eu le privilége d'exercer l'imagination des géologues et on leur a souvent attribué une origine métamorphique, le gypse étant

restés infructueux et M. G. R ose en tire la conclusion que la craie et le calcaire compacte étant soumis en vase clos à une

considéré comme du carbonate de chaux transformé en sul. fate, la dolomie comme du calcaire devenu magnésien. Mais bien que ces métamorphoses soient possibles et qu'elles aient même eu lieu dans certains cas, elles sont l'exception et non la règle. Dans les Alpes du Dauphiné notamment, elles paraissent très-peu probables d'après les recherches de M. L o ry (2). Ainsi, le gypse se montre en couches qui, tantôt alternent avec de la dolomie et tantôtsont intercalées dans du calcaire. D'un autre côté, l'observation montre que toutes ces couches sont bien

distinctes et régulières; or M. Elie de Beaumont a démontré qu'en leur supposant une origine métamorphique le gypse aurait éprouvé une augmentation de volume considérable et la dolomie au contraire un retrait. Il est donc plus naturel d'admettre pour le gypse et pour la dolomie des Alpes une origine sédimentaire, comme pour les roches semblables qu'on trouve dans le Keuper et dans le terrain tertiaire. C'est du reste la conclusion à laquelle nous sommes arrivé nous-même dans l'étude du métamorphisme (3).

(il Philosophical Magazine, 1859 (e s.), XVIII, 153. (s\ Description géologique du Dauphiné, première partie, us. (3) D eless e. Éludes sur le métamorphisme des roches , in-4°, 1861; 39,49.

craie à une haute température ainsi qu'à une forte pression, il a essayé de la métamorphoser en spath calcaire. Deux essais sont

haute température ne peuvent pas être transformés en spath cal-

caire; que de plus la chaux carbonatée rhomboédrique ne se produit pas par la chaleur. La craie se change alors en une masse

dense, blanc bleuâtre, qui a sans doute été prise pour du marbre, bien que ce n'en fût pas. L'existence de marbre au contact du granite, du basalte et du trapp, ne démontre d'ailleurs pas que le calcaire se soit changé en marbre sous l'influence de la chaleur seule, puisque de la glauconie, des zéolithes et des minéraux hydratés peuvent encore lui être associés (2). 2°M. G. Rose a fait aussi évaporer une dissolution de carbonate de chaux dans de leau chargée d'acide carbonique, et il a reconnu qu'en opérant à la température ordinaire ou bien à une température plus élevée on obtient le carbonate de chaux sous les trois états qu'il offre dans la nature. Ainsi, l'évaporation de la dissolution à la température ordinaire donne à la surface de la chaux carbonatée en rhomboèdres et au fond du vase des globules de craie. L'évaporation à une température plus élevée produit à la surface des prismes d'arragonite et des tables de Instit., 12 décembre 1860, 906. -- Académie des sciences de Berlin, 2 juillet 1.860.

De le s s e. Etudes sur le métamorphisme des roches, 1850; in-8°, 140.

Carbonate de chaux.