Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 223]

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REVUE DE GÉOLOGIE

POUR L'ANNÉE 1860.

Les contrées qui sont formées par un même terrain géologique offrent les mêmes traits à des distances considérables. de Sologne, la » Ainsi, dit M. Passy, les landes de Brenne, ressemblance ont des traits de » Bresse, la Dombes, le Forez

entourée par une atmosphère et en partie recouverte par la nier, de sorte que ses conditions de température sont fortement influencées par les propriétés physiques des fluides qui

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» évidents. de la même nature » Les bocages vendéen et normand sont Les plaines calcaires prennent par» géologique et agricole.

.» tout le nom de Champagne ou campagne et portent des » céréales.

appellent les » Les gâtines ont un même aspect désolé et

» défrichements. » L'étude de la constitution géologique permet de tracer avec s'en sûreté la limite des contrées naturelles. Et il est facile de phydu sol, la constitution rendre compte ; car la composition leur sique des terres, leur mode d'agrégation, leur compacité, de l'agriculture. Les conperméabilité sont les bases mêmes

Ainsi trées naturelles sont aussi indiquées par la végétation. de bruyères et de fougères. les terrains silcieux sont couverts La Le châtaignier ne peut croître que sur un sol siliceux. le sparliuntscoparium digilalia purpurea, l'ulex purpureus, indiquent également un sol siliceux. Les animaux et particulièrement les bestiaux subissent l'influence du sol; leurs races sont légères dans les montagnes, et petites dans la Bretagne, fortes et pesantes dans le Cotentin influences lui-même est soumis aux dans la Flandre. L'homme du sol sur lequel il vit, et ces influences se font particulièrel'apment sentir. par des altérations dans sa constitution et par qui La mortalité, par exemple, titude à contracter des maladies. autres est de ti p. loo dans la Brenne, se réduit à r,5 dans les parties da département de l'Indre. M. HennesSy (i) a recherché l'influence exercée sur le Influence Chaque point de l'orographie climat par la distribution de la terre et de l'eau. sur le climat. L la surface de la terre gagne et perd constamment de la cha. la leur; et sa température à un moment donné dépend deétait cette perte. Si l'écorce terrestre différence entre ce gain et

exclusivement composée de parties solides, son climat dépendrait principalement de la chaleur fournie par le soleil et de celle rayonnée dans l'espace. Mais la terre est complètement

(t) The

ele. janvier 1859, et Philosophical Magazine (e

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l'enveloppent. Tandis qu'un solide est soumis dans son échauffement et dans son refroidissement à des lois qui sont bien définies, il n'en est pas de même pour les lois que suivent les gaz et les liquides, car elles sont entièrement modifiées par la mo-

bilité de leurs parties. En outre, des changements d'état se produisent fréquemment dans les fluides, soit par évaporation ou par condensation, soit par congélation ou par liquéfaction; or, ces changements tendent surtout à. compliquer l'étude des relations thermales. Voici du reste les conclusions qui ont été formulées par M. Il enness y Les propriétés physiques de l'eau sont beaucoup plus favorables que celles de la terre à l'accumulation, à l'absorption et à la répartition de la chaleur solaire dans l'enveloppe extérieure de la terre, ce fait résulte d'une manière bien évidente des phénomènes que nous présentent les mers tropicales de l'époque actuelle. La distribution de terre et d'eau qui donnerait la plus grande température moyenne serait celle dans laquelle il existerait

de vastes mers tropicales et des groupes d'îles distribuées régulièrement soit en dedans, soit en dehors des tropiques. L'observation semblerait d'ailleurs indiquer que c'est précisé-

ment ce qui avait lieu dans les premières époques géologiques.

Si la température moyenne de l'hémisphère nord est supérieure à celle de l'hémisphère sud, il faut probablement l'attribuer, non pas à l'influence d'une plus grande proportion de terre dans le premier, mais aux courants qui déterminent le transport vers le nord d'une portion de la chaleur solaire absorbée au sud de l'équateur. Toutefois, c'est dans l'origine même de la terre qu'il faut chercher la cause de sa forme et de la diminution graduelle que sa température a subie depuis les premières époques géologiques.

Le révérend Samuel flaughton (1) a appelé l'attention sur les changements de climats survenus dans les latitudes

XVII, Oh

(1) The nouerai hisfory Review. Avril 1860, n° XXVI, 167.

Climats

à différentes époques géologiques.