Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 221]

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POUR L'ANNÉE 1860.

'REVUE DE GÉOLOGIE

remonte vers le nord et à la latitude du cap Charles, il s'incline à l'est, avec une vitesse qui ne dépasse pas mille et demi à l'heure. 11 est très-probable que le courant suit le relief de la

côte au-dessous du niveau de l'eau; c'est ce qu'indiquent la côte elle-même, la courbe horizontale à la profondeur de 100 fathorns, ainsi que les collines sous-marines qui ont été découvertes par les lieutenants Ma ffi tt et Crave n. En un mot, la direction générale du Gulf-Stream est surtout réglée par la forme du fond de la mer, bien qu'elle soit aussi influencée par d'autres causes plus générales. Hydrographie souterraine. Almyros.

M. V. Raul in (i) a étudié les almyros ou sources d'eau saumâtre de l'île de Crète. Ces sources sortent à plus d'un kilomètre du rivage et à une faible hauteur au-dessus du niveau de la mer. Elles ont une température qui est à 5° audessous de la température moyenne du sol; ce sont donc des sources froides; et les réservoirs qui les alimentent sont situés au-dessus du niveau de la mer et même à plusieurs centaines de mètres. Les pluies les font d'ailleurs grossir; aussi en hiver et au printemps leur salure dirninue assez pour qu'elles

deviennent potables. Une première, qui est près de netymnon, se trouve à r3 mètres d'altitude et donne naissance à un gros ruisseau qui se jette clans la mer après un cours de 2 kilo-

mètres. Une seconde est près de Megalo-Eastron. Cette dernière, puisée le 3 octobre, avait une densité de 1,0068r, tandis que celle de l'eau de mer s'élève à i3O2580. Son analyse

faite par MM. Baudrimont et V. Raulin adonné: SiO3 0,0240

5o3,Ca0

So3,Na0

0,0625

0,0650

NaCh2 0,8385

HO 99,0100

Somme. 100,0000

On voit, d'après cette composition, que l'eau des almyros doit sa salure à du chlorure de sodium et à des sulfates de chaux et de soude qui sont dans les mêmes rapports que dans la glau-

berite. Ajoutons encore qu'elle ne contient pas de magnésie et qu'elle a beaucoup moins de sulfate que l'eau de la mer, en sorte qu'elle ne provient pas de cette dernière, qui serait plus ou moins étendue que l'eau de pluie. D'après M. V. Rauli n , sa salure doit être attribuée à des masses de sel gemme, associées comme d'habitude à. de la glauberite, qui se trouveraient sur le trajet des courants souterrains. (1) Description physique de Pte de Crète (Société Linnéenne de Bordeaux, 1859), 376.

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M. J. Laurence Smith (s) et M. Moissenet ont fait connaître les résultats obtenus dans un forage de Louisville, dans le Kentucky. Ce forage, dont la profondeur atteint 636 mètres, est exécuté dans le terrain devonien; il donne une eau jaillissante qui s'élève à 52 mètres au-dessus du sol. Il débite i.5oo

Eaux minérales fournies par des forages profonds. Louisville.

mètres cubes d'eau eu vingt-quatre heures, bien que le trou de soude n'ait que 0'0.25 à l'ouverture, qu'il se réduise même à o',075 à la partie inférieure. La température de l'eau est de 28°,o6 au fond du puits et de 211,72 seulement à la surface du sol. En admettant qu'à Louisville, de même qu'à Paris, la température soit constante et égale 11°,7 à 28 mètres au-dessous

du sol, on trouve que l'accroissement de température serait de s° pour 52',5. La pesanteur spécifique de l'eau fournie par ce forage est i,o115. Elle contient du reste du chlorure de sodium et des chlorures, des sulfates, des bicarbonates, des phosphates, des iodures, des bromures, des matières organiques, ainsi que de l'hydrogène sulfuré, de l'acide carbonique et de l'azote. M. Ch. \V et h er il (2) annonce qu'a, Lafayette, dans l'Indiana,

on a obtenu de l'eau jaillissante et sulfureuse à la profondeur de 65 mètres. Sa température est de 12" à 15°. Son poids spécifique 1,0.5. Elle renferme de l'hydrogène sulfuré, de l'acide carbonique et de l'azote. Il s'y trouve aussi du carbonate de chaux, un peu de chlorures, de sulfates, de phosphates, de silice et même des traces d'iode. Elle contient d'ailleurs 10 centimètres cubes d'hydrogène sulfuré par litre ; aussi se trouble-t-elle quand elle est exposée à l'air. On voit donc que les eaux fournies par des forages profonds peuvent être considérées comme minérales; c'est d'ailleurs ce qu'on observe jusqu'à Paris même, ainsi que le prouve l'analyse de l'eau du puits artésien de Grenelle qui a été faite par

Lafayette.

M. Péligot. M. B. St u der (3) a publié une notice sur les couches en Écorce terrestre. forme de C dans les Alpes.

MM. Par andi er et Duhamel (é) se sont proposé de niveL'Instit., 7 septembre 1859, 292. Geolog. Society, XVI, 197. In-8, t 7 pages.

Société d'agriculture de Lyon, III, 1859. - Détails sur la géographie physique et sur les nivellements de diverses parties du département du Doubs, par MM. Parait dier et Duha me l. TOME XX, 4861. 27

orographie, Alpes.

Département du Doubs.