Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 174]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

PROGRÈS 'RÉCENTS 312 Guibal n'est, à proprement parler, que le ventilateur à force centrifuge ; ce qui le distingue des appareils du même genre proposés, soit par M. Combes, soit plus tard par M: Letoret, c'est d'une part l'emploi d'ailes planes inclinées de Go° sur le rayon (ce qui, je crois, n'est point du tout un perfectionnement comparativement aux ailes courbes), et le mode trèssimple d'assemblage de leurs bras sur l'arbre, et d'autre part l'emploi d'un coursier analogue à celui qui enteu're les ailes d'un ventilateur de cubilct, ainsi que d'une vanne servant à régler empiriquement l'ouverture ménagée à la circonférence de ce coursier pour l'échappement de l'air. L'expérience a montré l'utilité d'un semblable coursier, même pour les ventilateurs aspirants, toutes les fois que le nombre des ailes est petit, comme dans les appareils de M. Guibal, où il n'en existe que six. il a alors pour effet d'empêcher les rentrées d'air sur la face postérieure de chaque palette, et les remous que ces rentrées d'air occasionneraient. L'appareil Guibal à sur les appareils Fabry et Lemielle plusieurs avantages : il est d'un prix beaucoup moins élevé ; s'il vient à s'arrêter accidentellement, il n'intercepte pas. comme eux, tout le courant d'air ; les chances d'arrêt sont d'ailleurs moindres, et les frais d'entretien presque nuls, à cause de la grande simplicité de ses organes. Enfin il peut facilement prendre des vitesses variables entre des limites beaucoup plus écartées. Son désavantage est que, même avec les plus grandes vitesses, H ne peut pas arriver à des dépressions manométriques aussi fortes. Il pourrait donc, plutôt qu eux, se trouver en défaut, à la suite de quelque grande explosion qui aurait amené des éboulements considérables, et rétréci les passages d'air au point de nécessiter une très-forte aspiration pour établir un aérage suffisant pendant les travaux de sauvetage et de réparation, En résumé, il me paraît que la question du choix à faire entre ces trois appareils n'est pas encore tranchée, et qu'il faut attendre une expérience plus prolongée. Quant à leur supériorité sur les autres machines d'aérage, admise. . proposées jusqu'à ce jour, elle est généralement La question de la distribution du courant d'air ne comporte point de principes autres que ceux qui ont été posés depuis longtemps d'une manière complète par M. Combes dans ses Mémoires sur l'aérage des mines.

DE L'EXPLOITATION DES MINES.

515

Il n'y a donc pas lieu d'insister ici sur cette question, autrement que pour recommander l'application de ces principes. 5

IX. Préparation mécanique des minerais.

Les matières extraites d'une mine doivent souvent, avant d'être livrées, soit au commerce, soit aux usines qui les élaborent, subir certaines opérations qui incombent à l'exploitant. Ces opérations quelquefois très-simples, d'autres fois très-

complexes, portent en général le nom de préparation mécanique.

Elles consistent Pour la houille, en un lavage qui a pour objet de séparer les pyrites et les schistes mélangés ou menus; Pour les minerais de fer, en un débourbage qui enlève les parties argileuses ; Enfin, pour les autres minerais métalliques, en une série de préparations dont l'objet est, autant que possible, de séparer les gangues ou matières stériles, et d'isoler les uns des autres les minerais de nature diverse que renferme souvent un même filon.

Le lavage de la houille même est une opération qui ne se fait que depuis quelques années, mais qui paraît appelée à se répandre de plus en plus. Elle offre des avantages évidents pour le menu employé directement par les consommateurs et plus encore pour celui qui est destiné à la fabrication du coke ou des agglomérés. En général, l'industriel éclairé sur ses intérêts ne doit pas hésiter à payer les frais de cette opération, surtout lorsque le charbon qu'il consomme a à supporter des frais de transport dont il importe de ne pas grever des matières qui sont tout au moins inertes, et qui dans beaucoup d'emplois peuvent altérer la qualité des produits fabriqués, et entraînent des frais phis ou moins importants pour en effectuer l'élimination par voie de fusion. Il faut d'ailleurs que le consommateur s'attende à payer on excédant de prix asscz considérable (.2.50 à 3 francs par tonne, par exemple), afin de couvrir non-seulement les frais mêmes de l'opération, mais encore le déchet, qui est rarement inférieur à ro p. /00 et atteint souvent 20 p. 100 et plus. Les appareils employés pour le lavage de la houille ont reçu des dispositions très-variées. On peut consulter utilement sur