Annales des Mines (1861, série 5, volume 19) [Image 247]

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MACHINES A GAZ DE

U,

EXPÉRIENCES FAITES AU CONSERVATOIRE.

1.E?ann.

du nouveau moteur, 'dont aujourd'hui tout le monde s'occupe et qui a été accueilli avec une juste faveur: M. Lenoir, en effet, a réalisé le premier l'application pratique des machines à gaz dont l'histoire antérieure, depuis Lebon (1) qui s'en est occupé le premier; tié consiste qu'en une suite d'essais, restés pour la plupart; et jusque dans ces derniers temps, sans aucune sanction industrielle. M. Marinoni de Son côté, a; comme constructeur; parfaitement groupé les différents organes, et il a apporté dans l'exécution tout le talent d'un constructeur expérimenté.

Grâce à ce double concours, la petite industrie a maintenant à sa disposition un moteur d'un transport facile, pouvant s'installer partout et consommant moins de 5 mètres cubes par force de cheval et par heure. Ce cheval ne coûtera pas plus dé î franc par heure et il représentera pour l'industriel la force motrice de douze hommes au moins: Le service rendu est donè (i) Lebon, dans son certificat d'addition du 5 août 1.80i, crit la machine à gaz en termes très-précis: « Dans le cylindre a s'opère la combustion du gaz inflammable, qui est introduit au moyen du tuyau b, tandis que l'air atmosphérique nécessaire pour la combustion y est refoulé pe le tuyau c... La boîte j«Con. tient quatre soupapes ; leur jeu, déterminé par un régulateur subordonné au mouvement du piston d, introduit la vapeur..,« On voit que cette machine différait cependant de la machine actuelle en ce que la combustion ne s'opérait pas dans le cylindre moteur; mais dans une capacité spéciale, et en ce que l'air était refoulé et non pas aspiré dans cette capacité. snpposé l'inflammation du gaz une fois commencée; on « sait que par l'étincelle électrique On peut la déterminer, Même dans des vaisseaux fermés, On pourrait disposer une machine électrique qui serait mue par celle à gaz de manière à répéter les détonations dans des instants dont l'intermittence pourrait être réglée et déterminée. » Ce passage méritait, au point de vue historique, d'être reproduit:

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considérable partout où la comparaison peut s'établir entre le prix de revient du travail du tourneur de roue et celui de la machine. Ces cas sont nombreux dans l'industrie, et la machine à gaz se propagera avec grande utilité pour tous, dans ces conditions particulières. Les avantages qu'elle présente dans ces conditions sont assez grands pour que l'industriel puisse confier la conduite de sa machine à un ouvrier soigneux ; il n'aura pas à reculer devant l'établissement d'un réservoir d'eau pour le refroidissement de son cylindre, ni devant celui d'un réservoir de

gaz qui l'assurera contre toutes les réclamations du voisinage. La force motrice à i franc par cheval et par heure lui assure, d'ailleurs, cet avantage, d'être obtenue ou arrêtée à volonté, et la dépense est absolument réduite au seul temps pendant lequel il en use.

Cette part, qui nous paraît être le domaine exclusif de la machine à gaz, est assez belle, nous le pensons; pour qu'il ne soit pas nécessaire de l'exagérer. Si la comparaison avec l'emploi de la force musculaire de l'homme est de tout point avantageuse j il n'en est plus de même pour les cas où la comparaison doit être faite avec la machine à vapeur. Autant que nous puissions le conclure des faits qui se sont produits devant nous, la dépense est alors sextuplée et nous attendrons de nouveaux faits avant de croire à la possibilité d'employer économiquement la machine à gaz pour remplacer la vapeur.

L'emploi de la machine à gaz ne doit donc être recommandé encore que dans les cas où il n'est pas possible d'établir une machine à vapeur. Ainsi envisagée, elle constitue pour nous l'une des plus utiles conquêtes de la mécanique moderne.