Annales des Mines (1860, série 5, volume 18) [Image 293]

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AFFINAGE DE LA FONTE

PAR LE PROCÉDÉ BESSEMER.

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moins de fort bon acier, il est probable que le manganèse joue ici le rôle de correctif, par son affinité bien connue pour le soufre, affinité qui doit se manifester non-seulement au haut-fourneau, mais encore dans le travail de l'affinage (1). Ainsi, en résume, ce sont surtout les fontes phosphoreuses qui paraissent rebelles au procédé Bessemer mais, à part ce cas et celui de certaines fontes trop sulfureuses, il paraît aujourd'hui certain que la nouvelle méthode d'affinage, convenablement appliquée, peut donner de fort bons produits, même en traitant des fontes au coke. Pourtant il est bien évident que, toutes

vent fortement comprimé. Les charges variaient de 800 à 1.00o kil. Le déchet pour acier en lingots était de 12 à 14 p. oo ; la durée de l'opération de 7 à Io minutes. Des additions de minerais riches et manganésifères, pour faciliter la décarburation , ont paru

choses égales d'ailleurs, les fontes au bois doivent mériter la 'préférence ; aussi ne saurions-nous assez

L'acier obtenu peut se comparer à l'acier fondu ordinaire; et, en résumé, on considérait, dès cette

engager nos maîtres de forges de Franche-Comté, du Berry et du Périgord à essayer la méthode nouvelle. Les fontes de ces districts donneraient certainement des produits supérieurs aux aciers des meilleures fontes au coke du Cumberland.

P. S. M. Tanner a publié, dans le Jahrbuch de Leoben, d'après les Annales suédoises du lern Kontoret, le compte rendu des essais 'exécutés en Suède, dans l'usine d'Edsken, jusqu'en juin 1859. Jusqu'à cette date, on s'était servi exclusivement de l'ancien fourneau fixe, à un petit nombre de tuyères latérales de om,o15 0rn,02 de diamètre, disposition évidemment moins favorable que celle adoptée aujourd'hui. (i) Mémoire sur l'acier puddlé, pages 50 et 305.

Malgré cela, les résultats obtenus en Suède s'accordent avec ceux rapportés ci-dessus. Pour avoir un acier suffisamment fluide, il faut un

plus nuisibles qu'utiles. L'air chaud a retardé l'opération et développé une température moins concentrée, à cause du poids moindre d'oxygène fourni à la fonte dans l'unité de temps.

époque, la méthode Bessemer comme passée de la période des essais à celle de son application industrielle, au moins quant à l'acier proprement dit, car on paraît s'être peu préoccupé de l'affinage pour fer.