Annales des Mines (1860, série 5, volume 18) [Image 23]

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ORDRE STRATIGRAPHIQUE

Au-dessous et un peu plus à l'est, se trouve le chemin qui conduit à Entremont. Ce calcaire fracturé et les schistes qu'il recouvre ne sont pas autre chose quenotre groupe C, qui très-près de là, au village des lligaux, s'enfonce évidemment sous les marnes B. Après avoir constaté la superposition positive des schistes argilo-calcaires C sur le calcaire à silex de la formation crayeuse; nous nous sommes appliqué à suivre à partir du point x, en marchant vers le nord, la ligne séparative des deux groupes. Elle est très-nette à la surface du sol à cause de l'opposition qui existe entre les roches sous le rapport de la dureté. Le calcaire à silex forme à gauche un plan incliné à arête qui plonge constamment vers l'est. Les schistessaillante argilo.calcaires reconnaissables de loin à leurs formes arrondies suivent le pied de ce rocher saillant. Leur surface est presque partout gazonnée. Cependant ils offrent par intervalles des affleurements très-rapprochés du calcaire et inclinés exactement comme lui. L'examen le plus scrupuleux des lieux n'y fait rien découvrir qui ressemble à une faille et il n'y a pas dans de la stratification le plus léger indice qui l'ensemble puisse faire croire que la formation crayeuse ne soit pas par les schistes. Cette relation n'est pas moins couverte lorsque arrivé près du village des Bessons, évidente, on tourne vers le N.-N.-O., pour remonter le cours du ruisseau qui a sa source au col du Mollard. Par l'effet d'une lo d'érosion dont il existe de nombreux exemples, ce ruisseau a creusé son lit justement à la jonction d'une dure qui est ici le calcaire à silex et de roches roche tendres qui sont les schistes argilo-calcaires du groupe C. Comme le thalweg du ravin coïncide avec la ligne séparative des deux groupes, celle-ci est couverte de débris amenés par les eaux ou provenant de l'éboulementde s

ET CARACTÈRES PALÉONTOLOGIQUES.

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berges. Néanmoins nous ne pensons pas qu'un observateur libre d'idées théoriques, qui aura suivi le fond

sinueux de ce ravin et vu partout le calcaire à silex plonger régulièrement sous les marnes schisteuses distantes seulement de quelques mètres, puisse conserver des doutes sur leur position relative.

Nous allons revenir au village des Courriers afin d'entreprendre au sud la même étude que nous venons de fiire au nord. Depuis les Courriers jusqu'à la Frassette, la ligne séparative des groupes D et C se confond à peu près avec le cours du Causon. Cette circonstance

jointe surtout aux grandes dislocations que le sol a éprouvées, empêche de voir avec clarté aucune relation

géologique. Quand on a atteint la Frassette, les marnes crayeuses sont recouvertes, ainsi que nous l'avons déjà dit, par un dépôt de débris caillouteux, mais elles reparaissent plus loin au delà du Guier et une coupe naturelle très-nette que l'on observe le long de la route de Saint-Pierre à Entre-deux-Guiers, met encore en évidence leur position géologique relativement au groupe

C. La puissante assise calcaire de la Frassette qui en se prolongeant vers le sud va former l'arête culminante du Grand-Som, coupe le Guier au-dessous du château d'Entremont. Il y a en cet endroit un défilé extrêmement étroit, entièrement occupé par le torrent, en sorte que pour le passage de la route on a été obligé de la tailler dans le sein même de l'assise calcaire. Si prenant pour point de départ cette assise qui plonge vers l'est, on se dirige de là vers Saint-Pierre-d'Entremont, on ne tarde pas à rencontrer des couches arénacées évidemment superposées au calcaire. Elles sont formées d'un grès assez fortement coloré en vert, à grains de quartz et à ciment de carbonate de chaux, dans lequel on observe des silex, des pointes d'échinides brisés et