Annales des Mines (1860, série 5, volume 18) [Image 18]

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ORDRE STRATIGRAPHIQUE

ET CARACTÈRES PALÉONTOLOGIQUES.

Côté de l'est, les relations qu'ils ont supposé exister

duit à les partager en six groupes principaux dont cinq sont dirigés à peu près du nord au sud. On les traverse

entre ce même terrain et les marnes considérées par eux comme oxfordiennes sont essentiellement différentes. D'après le premier de ces géologues, les marnes crayeuses reposeraient purement et simplement sur le terrain jurassique. D'après le second, il y aurait eu postérieurement au dépôt de la craie une grande faille dirigée du nord au sud, parallèlement à la vallée, contre la paroi verticale de laquelle les couches crayeuses iraient buter. M. Lory n'admet pas non plus comme M. Favre, que la craie ait couvert un espace triangulaire d'un kilomètre de côté ; il indique son prolongement au sud jusque sous le château d'Entremont. La coupe, fig. IV, qu'il donne de cette dernière localité, offre, indépendamment de la faille déjà mentionnée, une autre complication. La craie blanche n'est plus en contact immédiat avec le terrain oxfordien. L'auteur suppose que l'effet d'un repli les deux assises de la formatien néocomienne sont venues s'intercaler entre-deux. Les fossiles cités par M. Lory comme trouvés dans les couches qu'il rapporte à la craie supérieure sont les suivants : Belemnitella mucronata, Hamites armatus, Inoceramus cuvieri, Inoceramus cuneiformis Janira quadricostala, Ananchytes conica, illicraster cordatus. A part laBelemnitella mucronata et l' Ananchytes conica,

Division

des couches en six groupes.

ces espèces ne sont pas les mêmes que celles qui ont été indiquées par M. Favre. Nous ne savons d'où provient cette différence. Quoi qu'il en soit, nous ne révoquons pas en doute que les caractères paléontologiques de ces couches ne soient bien ceux de la craie blanche. Nous allons maintenant rendre compte de nos propres observations. En ayant égard à la nature minéralogique, aux fossiles, et aux relations de position des couches de la vallée d'Entremont, nous avons été con-

par conséquent dans toute leur largeur, en marchant de l'ouest à l'est, et dans ce sens ils sont désignés sur notre carte et nos coupes par la série des lettres E, D, C, B, A. Indépendamment de ces cinq groupes, il en existe un sixième X qui constitue à lui seul, au nordouest de la vallée, un plateau très-élevé, nommé le mont Hauteran. Nous verrons dans la suite que cette montagne paraît correspondre exactement sous le rapport géologique au mont Granier situé à l'est, et que par suite on doit considérer le système X comme l'équi-

valent de C, B, A. Il est vrai que le premier groupe, est beaucoup moins puissant que les trois autres réunis, mais cette objection paraîtra de peu de valeur, à ceux qui auront observé comme nous les brusques et considérables variations que les formations alpines éprouvent dans leur prolongement. Nous allons étudier successivement les divers groupes que nous venons d'indiquer, d'abord dans leur na-

ture minéralogique et leurs fossiles, puis dans leurs relations stratigraphiques. Ces deux études sont bien distinctes et dans la pratique elles doivent toujours être indépendantes l'une de l'autre. Le groupe E, ou le premier à l'ouest, consiste principalement en une puissante masse d'un calcaire blond, quelquefois gris, qui par sa texture et sa couleur, rappelle assez bien le néocomien supérieur nommé Urgonien par M. d'Orbigny. Il n'est pas rare d'y rencontrer

des silex. Quant à ses fossiles, ils paraissent être, au moins pour la plupart, néocomiens ; nous y avons recueilli une Caprotina Lonsdalii bien caractérisée. Un des points les plus favorables pour bien observer cette assise est le petit village de la Frassette situé à 1.5oo

Groupe E.