Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 250]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

OBSERVATIONS 462 der. La pression qu'ils transmettent peut être considérable, varier dans des limites assez larges, sans que les charges des roues du tender, entre lesquelles cette pression se répartit, éprouvent de grandes variations.

Avec la disposition des machines de l'Est et du Nord, qu'ai'.

rive-t-il ? C'est que toute pression sur les platines résultant, soit du règlement des ressorts dans la machine en repos, soit des oscillations et des inégalités du profil de la voie pendant la marche, entraîne sur l'essieu antérieur du tender un surcroît de pression plus que double. « ... Pour chaque kilogramme appliqué par la boîteà feu sur les

platines des longerons, c'est-à-dire à 2',05 de l'axe de l'essieu antérieur du tender, celui-ci reçoit un surcroît de charge

de 2",2, tandis que l'essieu d'arrière, placé à C,70 du pre» mier, est soulagé de l',2. Si par suite des oscillations de la » chaudière, le surcroît de pression sur les platines atteint, en » marche, 9. tonnes seulement, la surcharge du premier essieu » s'élève à fi", fi (,). » Telle est la conséquence capitale d'une modification apportée

à un type produit surtout en vue d'une répartition uniforme, sensiblement constante, et auquel on croyait, tout en l'altérant, conserver ce caractère! A cela, que répond M. Chobrzinski ? Pas un mot.

On le conçoit. Il est impossible, en effet, de sortir de ce dilemme : ou les longerons du tender ne portent presque rien, ou ils portent quelque chose. Dans le premier cas, à quoi bon la solidarité ? Dans l'intérêt de la stabilité? J'ai déjà examiné ce point, j'y reviendrai plus bas. Dans le second cas, ce contingent, même faible, sur les lon-

gerons, entraîne pour le premier essieu du tender des surcroîts de charge énormes, contraireMent à ce qui se passe clans la machine Engerth non altérée. Envisage-t-on la machine au repos ? On a vu que, en partant des chiffres qui ne sont pas et ne peuvent pas être contestés (ils sont empruntés au constructeur et au chemin du Nord), les longerons du tender ne portent qu'une fraction tout à fait insignifiante du poids de la machine, fraction qu'il est facile de (t) Annales des mines. tome XVI, page

585.

KB LES MACHINES ENGEBTH MODIFIÉES, ETC., ETC.

146'5

répartir sur ses essieux, non-seulement sans les surcharger, mais même en abaissant le maximum. Envisage-t-on la machine en mouvement ? Je viens de rappeler les conséquences, qu'on cherche en vain à se dissimuler, de l'énorme porte-à-faux des longerons du tender.

M. Engerth avait évité cette faute, qui est la négation du principe même de son système. Malheureusement sa machine

n'avait pas assez d'adhérence pour une machine à petite vitesse. La modification introduite pare à l'insuffisance de l'adhé-

rence, mais en faussant complétement le principe, puisque l'application de l'arrière de la machine sur le tender, au lieu d'être une garantie contre les exagérations de charge par essieu, les engendre inévitablement. D'après la réglementation du chemin de fer du Nord, le tender, comme on l'a vu, ne porte que du poids de la machine

proprement dite. Est-ce là la condition caractéristique de la machine Engerth, c'est-à-dire la participation sérieuse, permanente du tender comme point d'appui de la machine ? On nie, au Nord, les mauvais effets de la liaison avec le tender à longerons en porte-à-faux. Cela s'explique jusqu'à un certain point ; la liaison existe, mais non ce qui l'a motivée dans l'Engerth pro-

prement dite! On est à très-peu près dans les conditions d'une machine à huit roues couplées indépendante du tender. Les ingénieurs étaient loin do supposer que le tender porta si peu; rien n'empêcherait en effet de lui faire porter davantage; il est probable que cela- s'est présenté souvent, et qu'une sorte d'instinct aura l'ait prévaloir comme règle pratique, l'état de choses le moins défectueux, en somme, la machine étant donnée : celui dans lequel le tender ne porte presque rien! On a alors une machine qui n'appartient plus que de nom et en apparence au système Engerth.

L'auteur de la dissertation intitulée : Machines à huit roues couplées, etc., a cru devoir, à l'occasion de l'examen du type spécial du Nord et de l'Est, venir rompre une lance pour les machines Engerth et pour les machines à huit roues couplées. Loin de contester à qui que ce soit le droit d'intervenir dans une discussion, j'aurais trouvé très- bon que cet ingénieur prît part auaquuedsétli)oan.t. Mais dans son article, il s'agit de tout, excepté

Du moins, il faut lui rendre celte justice Toms XVII

1860.

il décline fran31