Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 208]

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divisée en plusieurs lits; l'autre est trop pauvre pour être utilement exploitée. En suivant la ligne de contact des marnes irisées et du gneiss au nord des Forges, on peut retrouver de distance en distance des affleurements de grès houiller qui semblent se relier à Charrecey, extrémité du bassin Bassin houiller th. la Chapelle-. sous-Dun.

DU DÉPARTEMENT DE SAÔNE-ET-LOIRE.

DES DIVERSES VARIÉTÉS DE HOUILLE

du canal du Centre. Le terrain houiller de la Chapelle-sous-Dun comprend trois petits lambeaux épars sur le versant ouest

de la montagne de Dun et un grand massif qui se trouve à son pied. Celui-ci est le seul important sous le rapport du combustible. Il forme une plaine d'un kilomètre de longueur et de 5o o mètres de large, et est encaissé au sud-est dans le porphyre ; au nord-ouest il s'enfonce sous les marnes irisées, cachées elles-mêmes bientôt par le calcaire jurassique. On y connaît quatre couches de houille : la couche inférieure ou Brancilly de i mètre de puissance ; la troisième, dite Henriette, puissante de 1°',5o ; la deuxième, dite Conchalon, puissante de i à 2 mètres, et enfin, la grande couche dont l'épaisseur Varie de 5rn,5o à 4 mètres. La couche supérieure est seule exploitée ; les deux autres ne l'ont été que temporairement ; la quatrième trop impure ne l'a jamais été. Les travaux de la première couche sont arrêtés au sud-ouest par une faille dirigée 0.45° N. fltunion probable M. Fournet a démontré depuis longtemps que les des quatre bassins, bassins houillers du centre de la France ne sont pas purement locaux et isolés les uns des autres. Ils paraissent avoir appartenu à une vaste mer houillère, et l'étude des lieux donne beaucoup de certitude à cette hypothèse, pour le département de Saône-et-Loire. Les bassins d'Autun et du canal du Centre, dont les compositions offrent tant d'analogie, s'enfoncent, l'un vers

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son extrémité orientale, et l'autre vers Charrecey, sous des terrains secondaires. La distance de ces deux points est de 18 kilomètres, et l'espace intermédiaire est couvert de terrain jurassique. Un puits creusé récemment près d'Aubigny-la-Ronce (Côte-d'Or), a retrouvé le terrain houiller s'enfonçant sous les marnes irisées. Le bassin de Forges se relie à celui du canal du Centre par des lambeaux de grès houiller, que l'on retrouve de Forges à Charrecey. Enfin, comme M. l'ingénieur en chef Drouot l'a montré dans sa notice sur les mines de houille de la Chapelle-sous-Dun, les petits fragments de ce terrain houiller épars sur la montagne

de Dun , dans les plis du porphyre , prouvent qu'il avait un grand développement et se réunissait au nord-

ouest avec le bassin de Blanzy et au nord à celui de Forges.

Le département de Saône-et-Loire a produit, en 1859, environ 7oo.000 tonnes de houille.

Les détails qui précèdent paraîtront sans doute un peu longs; mais ils sont nécessaires à ceux qui voudraient rechercher la relation existant entre la qualité des charbons, la nature des couches et les accidents qui ont affecté les divers bassins.

J'ai essayé, au laboratoire de Châlon-sur-Saône, un très-grand nombre d'échantillons de houille appartenant à toutes les couches qui sont exploitées aujourd'hui. Comme je me propose ici d'arriver à classer les diverses variétés de combustibles, surtout au point de leurs propriétés industrielles, je me suis contenté de l'analyse immédiate, où l'on détermine seulement les proportions de carbone fixe, de matières volatiles et de cendres contenues dans la houille. J'ai jugé aussi nécessaire de consigner ici d'autres analyses faites à diverses époques et citées par M. Manès et par M. Drouot,

Méthode

d'analyse.