Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 97]

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DU NORD ET DU PAS-DECALAIS.

SITUATION COMMERCIALE DÉS HOUILLÈRES

pOUrVLIS de voies ferrées qui rayonnent vers la France

dans toutes les directions. Le bassin de Mons expédie par la ligne de Mons à Quievrain et Valenciennes à laquelle toutes les fosses sont reliées ; la compagnie de Mons à Hautmont vient de le rattacher à la grande ligne de Charleroi à Paris et de lui ouvrir une voie plus courte sur Paris et ,de nouveaux marchés dans cette direction. Le bassin du centre peut pénétrer en France par les mêmes points, grâce à la ligne de Manage à Mous; il a une voie plus directe encore par la ligne du centre qui va de Soignies à Erquelines. Enfin le bassin de Charleroi a une voie directe sur Paris passant par Erquelines, Maubeuge, Saint-Quentin et Creil. La compagnie de Tergnier à Reims ouvre à tous les

charbons du nord de la France et de la Belgique la route de la Champagne. Le tableau suivant donne les distances, par chemin de fer, de Quievrain , Erquelines , Somain et Douai, aux principaux centres de consommation. DISTANCE DE

i,DESTINATION.

Paris Creil

Busigny .

Amie. . Lille

Calais ..

. .

Quiévrain.

Bau/mont.

Ergnelines.

Somain.

Douai.

262 213

223 174 44

239 190 60 316 143 263

228

55 139

216 168 66 94 34

82 186

200 159 246

180 51

106

49 152

Somain représente le bassin de Valenciennes, Douai 4.

celui du Pas.de-Calais, Erquelines ceux du centre et de Charleroi, Quievrain et Hautmont celui de Mons, On voit que sur Paris les chemins de fer enlèvent à nos bassins es avantages de parcours que leur lais-

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saient les canaux ; Busigny est le point où se rencontrent tous les wagons dirigés vers Saint-Quentin, Fargniers et Paris; on y arrive à peu près dans les mêmes conditions de la frontière que de Somain et de Douai; nos bassins houillers ont, il est vrai, un transport moindre de fosses à Somain ou Douai que les bassins belges à la frontière ; mais cet avantage est faible. Les charbons anglais qui arrivent sur notre marché viennent presque tous de Newcastle ; ils sont chargés en navire sur les rivages de la Tyne qui sont reliés aux mines par des chemins de fer ; ces navires viennent à Dunkerque, Calais, Boulogne, Saint-Valery, le Tréport, Dieppe, le Havre et Rouen où ils déchargent. De ces divers ports les charbons pénètrent à l'intérieur soit par les canaux, soit par les chemins de fer qui y aboutissent et que nous avons décrits, soit par la Seine et le chemin de fer de l'Ouest. De la description succincte des voies qui servent à amener la houille aux lieux de consommation, ressort un fait capital ; c'est qu'il n'est pas un seul point du territoire où les houilles du nord de la France ne rencontrent la concurrence étrangère ; dans la direction de Paris et le littoral, le bassin de Valenciennes emprunte pour ses produits les mêmes canaux et les mêmes chemins de fer que le bassin de Mons ; à Amiens il rencontre les houilles anglaises qui viennent de Boulogne ;

à partir de Busigny par chemin de fer et de Fargniers par canaux, il se trouve en contact avec les produits de Charleroi et du centre ; les houilles anglaises le repoussent de tous les points du littoral. Si le Pas-de-Calais trouve la même concurrence dans la direction de Paris, il est mieux placé pour expédier vers le littoral ; c'est avec l'Angleterre de ce côté qu'il soutient la lutte.