Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 213]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

402

Preuves du

métamorphisme de ceriains grands massifs cris ta lins.

ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

405

diorites schisteuses (1), le gneiss talqueux (décrit par Saussure sous le nom de granite veiné) , le quartzite (2), des calcaires schisteux et souvent micacés, plus rarement des dolomies et des gypses parsemés également de minéraux variés (environs d'Airolo) (3). Cependant, malgré l'état éminemment cristallin de ces roches, la plupart des géologues qui ont décrit les Alpes les ont considérées comme d'origine sédimentaire. La conclusion que certains terrains cristallins et fort développés, tels que ceux des Alpes, sont métamorphiques, s'appuie sur plusieurs preuves, qui sont, du

Je rappellerai aussi que la composition élémentaire de certains schistes argileux des terrains de transition est souvent très-sensiblement la même que celle du granite et du gneiss, ainsi que l'a remarqué M. Bischof.

reste, à peu près du même ordre que celles qui dé-

quentes, ont été trop souvent décrites pour qu'il soit nécessaire de s'étendre sur ce sujet (I).

montrent le métamorphisme opéré clans le voisinage des roches éruptives. Je signalerai les suivantes t" Analogie de composition avec les roches sédim alaires,

FAITS ACQUIS DEPUIS LE COMMENCEMENT.

L'analogie de composition qui unit certains groupes de roches cristallines aux roches sédimentaires , est frappante encore aujourd'hui, malgré les 10

Une même contrée présente des passages, incontestablement graduels, des roches cristallines aux 20

roches stratifiées fossilifères. Ces transitions insensibles, qui empêchent d'établir une ligne de démarcation entre les roches des deux catégories, et sur lesquelles Werner s'était fondé pour donner le nom de terrain de transition (Uebergangsgebirge) au groupe où elles sont le plus fré-

2° Passage

Lotit à l'ait insensible des roches cristallines aux roches fossilifères.

Il est toutefois des localités, surtout dans les Alpes où des roches cristallines sont enchâssées au milieu de roches sédimentaires peu modifiées.

5° On sait que la cristallisation qui s'est opérée à

3° Fossiles

modifications que les premières paraissent avoir subies. On y trouve, en effet, comme dans les roches sédimentaires, des bancs de calcaire, de dolomie, de gypse, de roche quartzeuse ou quartzite, enfin des schistes cbloritiques et talqueux, qu'il serait souvent impossible de

proximité des roches éruptives, n'a pas toujours effacé l'éra"x de "ch" la trace des fossiles. Il en subsiste encore des vestiges cristallines, bien distincts au milieu de roches parsemées de silicates cristallins. Il suffit de rappeler le calcaire silurien de la Norwége avec fossiles, qui renferme, à Brevig, de la pa-

distinguer des roches de même nature, qui sont subordonnées à des terrains siluriens bien caractérisés.

ques et autres, ainsi que le montrent de très nombreuses ob-

(i) Nous avons déjà dit plus haut (page 71) que les diorites schisteuses de l'Oural sont généralement considérées comme métamorphiques. (2) Les quartzites ont donné lieu à, de très-nombreuses observations, parmi lesquelles je rappellerai celles de Macculoch pour l'Ecosse (Transactions of -the geological sociely of London, 1" série, t. IV, p. 264; 2* série, t. I, p. 53); celles de M. de Humboldt pour les Andes (Cosmos, t. I, p. 305); celles de M. Élie de Beaumont pour les Alpes. (5) La serpentine elle-même, dans certains de ses gisements, dans les Alpes, l'Oural, les Alleghanis et ailleurs, paraît résulter du métamorphisme de différentes roches, amphiboli-

servations.

(i) Parmi les exemples sans nombre que l'on pourrait citer, il suffira de rappeler la Bretagne (Explication de la carie géologique de France, t. I, p. 254); la Saxe, , où les transitions ont été si bien décrites par Naumann ; les Alpes du Dauphiné, de la Tarentaise, de la Suisse, du.Tyrol , de Saltzbourg, de la Carinthie, d'après MM. Brochant, Élie de Beaumont, Sismonda, Gras, Lory, Studer, Escher, Lardy, Favre,17jurchison, Credner

et beaucoup d'autres; l'Oural d'après Murchison et G. Rose, les Etats-Unis d'après Lyell.

Les schistes verts forment, dans diverses régions des Alpes (Grisons, Piémont, etc.), le passage entre les roches évidemment sédimentaires et les roches cristallines (Studer. Physihalische Geographie, t. I, p. 148).