Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 212]

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ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

CHAPITRE II. MÉTAMORPHISME RÉGIONAL (1).

Métamorphisme régional.

Je n'entends parler ici, je le répète, que des massifs schisteux dont l'origine métamorphique est clairement démontrée ; je remets par conséquent à la troisième partie de cette étude les gneiss anciens, les micaschistes et autres roches subordonnées, qui sont inférieures aux terrains stratifiés fossilifères. Des massifs considérables de roches sédimentaires, occupant des pays entiers, montrent souvent un méta-

morphisme prononcé, lors même qu'il est impossible

de découvrir au milieu de ces terrains le moindre La

première phase est facile à rcconnaltre, dans les Ardennes, par exemple.

affleurement de roches éruptives (2). Cette modification est facile à constater dans les contrées où elle est assez peu intense pour n'avoir pas fait

disparaître en entier le caractère sédimentaire de la roche ; tels sont le pays de Galles, le Taunus et les Ardennes. Dans les terrains silurien et dévonien de ce dernier pays, par exemple, les roches sont en partie devenues schisteuses, et sur de grandes étendues, la chlorite s'est développée entre leurs feuillets, en innombrables cristaux microscopiques (5) ; le feldspath s'y est Le nom de métamorphisme régional que je propose ici me paraît plus juste que celui de métamorphisme normal, et moins vague que la dénomination de métamorphisme général. La différence dans la nature des combustibles minéraux, lignite, houille, anthracite, qui varient suivant les terrains, peut être considérée comme un premier exemple de métamorphisme opéré loin des roches éruptives, et sur des substances peut-être plus impressionnables que les roches pierreuses. C'est ainsi qu'il n'y a que de l'anthracite dans les Alpes, et dans les schistes talqueux de la Basse-Loire, et que le terrain éocène de la Toscane renferme une houille véritable (MonteBamboli ).

(5) L'analyse a fait reconnaître à lu, Sauvage l'existence de

FAITS ACQUIS DEPUIS LE COMMENCEMENT.

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glissé aussi quelquefois; de plus, une multitude de veines de quartz, les unes parallèles, les autres obliques aux feuillets, se sont isolées dans leur intérieur, et ces veines renferment souvent elles- mêmes les minéraux qui viennent d'être cités ; enfin les grès se sont changés en quartzite (i ). Or il n'est guère permis d'admettre que des terrains stratifiés et fossilifères aient pu posséder originellement ces caractères minéralogiques ; aussi

chacun admet-il qu'ils doivent leur nature actuelle à une transformation subie depuis leur dépôt. Elle sert Mais, quand le même phénomène se présente dans de transition une phase plus avancée, il faut un examen plus attentif à une phase pour le constater, et même on n'arrive pas toujours à plustrrée' en acquérir la certitude, parce que le type primitif a été q"CsPirheenstee

plus ou moins empiétement effacé par les actions chimiques postérieures à la formation de la roche sédimentaire. Ainsi, dans les puissants massifs de roches cristallines des Alpes, on trouve, de même que dans les Ardennes, le schiste chloritique avec veines de quartz et souvent de chlorite, mais il y .est en général mieux cristallisé (Zillerthal en Tyrol, Salzbourg). Il est associé à une série d'autres roches schisteuses cristallines, de nature variée, qui alternent entre elles d'une manière irrégulière, notamment le schiste .talqueux , les schistes verts (2), le schiste amphibolique et même certaines la chlorite, même dans les variétés de phyllade où l'oeil ne la dis-

tingue pas. C'est dans les mêmes conditions que se trouve la sericite dans les schistes du Taunus.

(i) Explication de la carte géologique de France, t. p. 77. Durocher, Mémoire précité, p. 605. (2) Les roches nommées schistes verts par M. Studer, et qui sont certainement métamorphiques, ont été récemment trèsbien étudiées par M. de Rath ; elle sont de composition très variable ; elles renferment souvent de l'oligoclase et de l'albite (Zeilsehrift der deuisch. gtol, t, 11X, p, mtq,

des

Alpes centrales,