Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 38]

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QUI L'ACCOMPAGNENT.

gnault en a pris la chaleur spécifique, et il a trouvé

Quand on fond de l' osmiure d'iridium avec cinq ou six fois son poids d'étain, qu'on maintient longtemps

pour la première fois que l'iridium rentrait dans la loi cornmunè des corps simples, concluant de ses nombres que la matière sur laquelle il avait opéré était extrêmement pure ou contenant quelques traces de ruthénium. Un lingot d'iridium est d'un blanc pur, ressemblant un peu à l'acier poli dont il a l'éclat. Il cède sous le choc., s'aplatit un peu et se casse comme un métal cristallin. Au blanc il se conduit mieux sous le marteau,

et, à cette température et au moyen d'une virole et d'un balancier, nous pensons qu'on pourrait détruire

Densité. Alliages.

Ètain.

55

DU PLATINE ET DES MÉTAUX

à4

sa texture cristalline et, par suite, le forger, comme on le fait pour le zinc et certains alliages d'aluminium (1). La densité de l'iridium fondu est la même que pour le platine, c'est-à-dire Q1,15. Les alliages de l'iridium avec les métaux communs ont été déjà observés, mais il en est 'deux qui sont de véritables combinaisons, et en cela intéressants à étudier : c'est l'alliage de zinc ou d'étain avec l'iridium. Ces alliages sont cristallisés et parfaitement définis dans leur composition, comme on peut le voir par l'analyse d'un alliage multiple que nous avons fait avec l'étain et quelques métaux du platine. Nous avons eu, en employant dans cette expérience un excès d'étain , qu'on dissout ensuite par l'acide muriatique, un résidu cristallisé

très-beau qui, attaqué par le chlore gazeux, contenait : Rapport des équivalents.

Platine. Iridium Rhodium.

Étain

.

,

32,0

.

19,5 1.2

.

. .

.

.

117,3

.

.

.

0,235 0,198 \ 0,547 0,024 0,803

a

3

100,0

(1) C'est M. Hulot, de la Monnaie de Paris, qui, à notre connaissance, a fait le premier usage de ce moyen mécanique pour

l'alliage au rouge vif dans un creuset de charbon, qu'on laisse ensuite refroidir lentement la matière et qu'on la traite par l'acide muriatique , il se dissout de l'étain avec des traces d'iridium, et il reste de l'osmium cristallisé en poussière très-fine qu'on peut séparer par le tamis, enfin un alliage d'une grande beauté, brillant, en gros cristaux et dont toutes les faces ont entre elles

une inclinaison de go degrés. Ce sont des cubes formant souvent des trémies comme le sel marin. Ces cristaux ont souvent plusieurs millimètres de longueur. Ils sont inattaquables par l'eau régale.

Pour les analyser on les a traités en rouge vif dans une nacelle et un tube de porcelaine par un courant d'hydrogène sulfuré ; il se forme du sulfure d'étain vo-

latil qu'on peutrecueillir, et il reste de l'iridium parfaitement dépouillé d'étain. Ce mode d'expulsion de l'étain par la volatilité de son sulfure est d'une grande perfection : il est souvent employé dans les analyses au laboratoire de l'École normale. On obtient ainsi 56,6 43,4

Étain.

100,0

La formule qui convient le mieux à ces nombres est la formule Sn'Ir,

qui n'exige que 54,6 pour ioo d'étain. Mais on observera que l'osmiure d'où provient l'alliage renferme toujours une quantité notable de rhodium, que le rhorendre malléables des métaux cristallisés par la fusion et susceptibles, en perdant leur texture, de pouvoir être travaillés.