Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 37]

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DU PLATINE ET DES MÉTAUX

S VI. Préparation.

Iridium.

Nous avons obtenu l'iridium en prenant de l'osmiure fin (1) ou pulvérisé par le zinc (voyez page 24), en l'attaquant par cinq fois son poids de bioxyde de barium (2) avec les précautions que nous avons déjà indiquées

( page 25) au sujet de la préparation du ruthénium. La matière noire obtenue est débarrassée d'acide osmique par l'ébullition dans l'eau régale très-longtemps prolongée. Puis la dissolution est traitée par la quantité d'acide sulfurique strictement nécessaire à la séparation de la baryte qui existe dans la liqueur dont on connaît le poids rigoureusement. Les chlorures métalliques dissous ont une couleur rouge jaunâtre très-

on les évapore après avoir ajouté un excès d'acide muriatique, et à la fin on introduit du sel ammoniac en morceaux de manière à saturer la liqueur, et en quantité bien supérieure à ce qui est nécessaire pour précipiter l'iridium. On évapore à sec dans une

QUI L'ACCOMPAGNENT.

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séché, puis calciné au rouge naissant de façon à décomposer les sels ammoniacaux d'une manière complète, et les chlorures métalliques d'une manière imparfaite. Un courant d'hydrogène enlève les dernières

traces de chlore ou d'oxygène, et l'on obtient une mousse métallique dans laquelle aucun alliage n'a pu se faire. L'eau régale en extrait quelquefois un peu de platine, mais n'en laisse plus trace ; elle enlève ençore

un peu d'osmium, mais pas tout ce qui s'y trouve, quoiqu'il en reste peu. Cette poudre est fondue dans un mélange de nitre et de potasse, lavée avec soin et chauffée au blanc dans un creuset de charbon, ce qui l'agglomère, et enfin portée dans un petit four en chaux (voyez fig. 8) qu'on alimente avec de l'hydrogène pur et de l'oxygène. On chauffe fortement pendant quelque

sel ammoniac qui, en outre des métaux étrangers au platine, enlève le rhodium, puis avec de l'eau un peu moins chargée de sel ammoniac. Il reste sur le

temps et dans une atmosphère oxydante (ce dont on s'aperçoit facilement en mettant une allumette ou un fil de fer dans la flamme qui sort du four : ils doivent y brûler en lançant de vives étincelles). Lorsque toute odeur d'osmium a disparu, on augmente la vitesse des deux gaz de manière que, leurs proportions étant convenablement gardées, l'oxygène s'échappe avec toute la pression des gazomètres, c'est-à-dire de 4 à 5 centimètres de mercure au moins. Alors l'iridium fond peu à peu et finit par devenir aussi liquide que du. mercure. Pour fondre 25 grammes d'iridium, il faut,

filtre le sel rose de ruthénium de M. Claus et surtout da chlorure d'iridium et d'ammoniaque. Ce chlorure d'iri-

le four une fois chauffé, au moins 200 à 5oo litres d'oxygène et par conséquent le double de ce volume d'hydro-

dium et d'ammoniaque noir qui reste sur le filtre est

gène. Le gaz de l'éclairage n'est pas assez pur à Paris pour que nous ayons pu nous en servir pour fondre l'iridium. Nous avons pu fondre pour M. Jacobi un lingot d'iridium de 267 grammes qui ne contenait que quelques

foncée ;

étuve chauffée à 6o degrés, ou au bain-marie, et quand toute odeur. acide a disparu, on lave, jusqu'à ce que la liqueur passe incolore, avec une solution concentrée de

(i) Cet osmiure s'extrait facilement des résidus de platine, soit par des lavages, soit par une attaque au plomb et à la litbarge. voyez plus haut l'article Rhodium (page 3.4). L'osmiure fin se sépare au moyen d'un tamis de soie. (a) Ou bien trois fois son poids de bioxyde de barium et une fois son poids de nitrate de baryte.

traces d'osmium que l'affinage a fait disparaître. M. Re-