Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 14]

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DU PLATINE ET DES MÉTAUX

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principales se manifestent avec les Corps halogènes, tels que le chlore, le brome, l'iode et le cyanogène, et ils donnent tous naissance à ces combinaisons caractéristiques de la série des métaux du platine, dans lesquels le sel ammoniac ou le chlorure de potassium s'est uni à un chlorure Métallique pour former un sel ordinairement peu soluble dans un excès de sel ammoniacal,

si le degré de chloruration du métal est suffisamment avancé.

Leurs différences.

Tous ces corps possèdent en outre cette curieuse faculté de déterminer par leur simple contact un grand nombre de réactions chimiques, cette action catalytique, comme l'a appelée Berzélius, dont On s'est servi pour réaliser des expériences de la plus haute importance. On ne doit pas croire que les phénomènes de ce genre puissent être exclusivement attribués à l'état de porosité de ces métaux que l'on ne connaît encore qu'à l'étai de mousse. Le platine fondu et travaillé au marteau est sous ce rapport aussi actif que le platine obtenu par l'agrégation de sa mousse. Les différences entre tous ces corps sont également

remarquables. Ainsi l'osmium, qui brûle à l'air pour donner de l'acide osmique en vapeur, a été comparé à l'arsenic par Berzélius ; tout récemment M. Dumas.penche à le ranger à côté du tellure. Mais à coup sûr c'est. un métalloïde, le Métalloïde de la série du platine. Le ruthénium, que nous connaissons depuis peu par

les beaux travaux de M. Claus", et 'dont M. Frerny a observé récemment l'oxyde à l'état cristallisé, se rapproche de l'étain par' les propriétés chimiques et la forme même de cet oxyde, qui est un prisme à base carrée identique au prisme de l'étain oxydé. Nous ferons voir que le palladium est analogue à l'ar-

gent par un grand nombre de caractères: sa volatilité,

Ul L'ACCOMPAGNENT.

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son oxydahillté à une température convenablement élevée, ce qui le rapproche aussi du mercure, son action

sur l'acide iodhydrique, etc. ; mais l'énergie basique de l'oxyde d'argent ne se rencontre dans aucun des oxydes du palladium. Le rhodium est un métal qui n'est comparable à au-

cun autre; placé près de l'argent à cause de son oxydabilité à chaud, des propriétés basiques de son oxyde principal, de l'action remarquable qu'exercent sur lui l'acide sulfurique ou plutôt le bisulfate de potasse ; près de l'or pour les réactions de ses chlorures, il est diffi-

cile d'en faire un métal moins noble que l'or, à cause de sa résistance à l'action de l'eau régale. Le platine représente dans toutes ses propriétés le corps véritablement analogue à l'or, et toutes les fois qu'on n'a pas réuni entre eux les métaux du platine, c'est près de l'or qu'on a toujours rangé le platine. Les métaux ordinaires ne présentent que peu d'analogies avec l'iridium, qui leur est supérieur à tous par sa résistance à la plupart de nos réactifs les plus énergiques; et certainement, si les propriétés physiques de l'iridium étaient en rapport avec ses propriétés chimiques , l'iridium serait plus que l'or le roi des métaux. Toutes .ces considérations nous font proposer de con-

stituer avec les métaux du platine un groupe dont chaque espèce aura son analogue parmi les. métaux ordinaires; et cette famille sera aussi naturelle que l'est,

parmi les mammifères, la famille des .marsupiaux composée avec des insectivores, des rongeurs, des carnassiers, etc., et que leur physionomie commune, des caractères suffisamment importants, empêchent de répartir dans les séries de mammifères si bien ordonnées par Cuvier. Mais avant d'examiner successivement les métaux