Annales des Mines (1859, série 5, volume 15) [Image 221]

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416 Système Jelekins

Desenption.

EMPLOI DE LA DOUILLE

DANS LES LOCOMOTIVES EN ANGLETERRE.

M. William Jenkins , ingénieur du matériel du Lancastre and Yorkshire Railway, à Manchester, a appliqué depuis une année, à toutes les machines de cette ligne, l'appareil dont il est l'inventeur (Pl. V, fig. 1, 2, 5, 4).

entretoises ordinaires et espacées comme elles de

La boîte à feu a im,18 de long sur l',02 de large, et l'air n'y arrivait primitivement que par une grille disposée à om,o25 de plein pour Om,O1 de vide, c'est-à-

dire par une surface totale de 0m',50 , qu'il faut beaucoup réduire en raison de la difficulté que le combustible oppose au mouvement de l'air. C'était insuffisant au point de vue de la fumivorité. Aussi, pour y remédier, en se conformant aux principes précédemment exposés, M. Jenkins admet-il un excès d'air au-dessus du combustible , d'abord par trois ouvertures ménagées dans la porte, puis par trente-cinq trous, de 0'1,054 de diamètre, pratiqués dans la boîte à feu et donnant une surface nouvelle de om2,o8 pour l'admission libre de l'air. Ces trous sont formés par des entretoises creuses E en fer, de om,007 d'épaisseur et de om,o68 de diamètre extérieur, longues de 0m,11 et filetées à leurs deux extrémités sur Om,02 pour se visser dans les deux enveloppes de la boîte à feu. Elles sont placées entre les hauteur, la paroi d'avant seule est mobile autour de son arête supérieure et sert à régler le tirage; quand elle est ouverte au maximum, l'air n'afflue que par cette section de 140 sur o.', e 5.

Cela suffit et au delà, au point de vue de la vaporisation; on obtient facilement avec le coke et avec la houille les pressions de marche de 8 et 9 atmosphères (cela n'aurait peut-être plus lieu avec des houilles moins pures); mais, en tout cas, c'est insuffisant pour brûler la fumée. En outre, aucune machine anglaise, pour ainsi dire, n'a d'échappement variable; elles ont pu s'en passer grâce à l'excellente qualité des combustibles. Il n'en est pas moins vrai qu'on se prive bien bénévolement d'une ressource précieuse, soit pour rallumer rapidement un feu qui tombe, soit pour déterminer aux moments opportuns, lors du chargement par exemple, un tirage exceptionnel.

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o",114. Il y en a huit sur la face postérieure du foyer, ,sur une seule rangée, à la hauteur de la plate-forme du mécanicien, soit à om,6o au-dessus de la grille ; et sur la paroi d'avant, trois rangées de neuf chacune, la plus haute se trouvant'à om,20 en contre-bas du dernier

rang de tubes. Toutes ces ouvertures sont à volonté ouvertes ou fermées par deux registres de tôle perforée, glissant devant elles dans des rainures fixées à l'enveloppe du foyer, et manoeuvrés au moyen d'un système très-simple de leviers par le mécanicien.

Si cette disposition assure une admission d'air largement suffisante à tous les besoins, il faut encore arriver à mélanger cet air avec les gaz et la fumée. Dans ce but, M. Jenkins place dans la boîte à feu, devant la rangée postérieure des huit tubes, un fer d'an-

gle a destiné à rabattre sur le combustible tout l'air qui s'introduit de ce côté. Celui qui arrive par les ouvertures antérieures tend naturellement à se jeter direc-

tement dans les tubes sans agir sur la fumée ; on s'y oppose en plaçant au-dessus de la rangée supérieure de trous d'air un auvent R recourbé, en fonte, reposant sur une cornière en fer boulonné.e contre la plaque

tubulaire, et sur quatre butoirs en fer vissés dans les parois latérales du foyer. Les flammes déjà infléchies par le courant d'air d'arrière se butent contre cet obstacle, reviennent sur leurs pas pour gagner les tubes, et dans ce brassage se mélangent complètement avec l'air amené par les ouvertures antérieures (1). (i) La forme de cet auvent a beaucoup varié, il est permis de penser que la grande courbure donnée par l'inventeur à la

partie supérieure n'est pas indispensable, pas plus que les nombreux trous dont il l'a percé dans le but de diviser l'air en une multitude de petits filets pour qu'il se mélange plus fa-