Annales des Mines (1859, série 5, volume 15) [Image 93]

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FAP,RICATION DU FER A GRAINS

absolument comme il a été dit dans le puddlage pour

ET DE L'ACIER AU FOUR A PUDDLER.

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le fer à grains.

très-fluides qui n'ont qu'une faible adhérence au rin-

Bientôt le bain s'épaissit par le refroidissement dû au faible tirage et à la décarburation. La fonte monte. Il est bon d'ajouter à ce moment encore 1/2 kil, de manganèse pour diminuer autant que possible le pou-

tombent facilement et présentent un aspect rougeâtre. Plus on avance dans l'opération , plus la scorie adhère, plus son aspect devient blanc , et l'on commence à ob-

voir oxydant des scories (1). A cet instant le puddleur ouvre un peu les registres de la cheminée du four de manière à avoir de la flamme

blanche au lieu de fumée (2) , c'est-à-dire il élève la température sans obtenir une décarburation trop active. La chaleur est nécessaire dans cette deuxième partie du puddlage, sans quoi il serait impossible, sur la fin de l'opération, de souder les particules d'acier qui tomberaient éparses sous le marteau cingleur. Le brassage se poursuit donc dans ces conditions en poussant du charbon sur la grille de manière à élever

fortement la température, jusqu'à ce que la masse prenne de la consistance par sa tendance à se souder. Le moment est arrivé de faire les boules.

C'est là où rceil et l'habitude de l'ouvrier font le succès de l'opération. Mais pour ne pas rester à la merci d'ouvriers souvent inintelligents, je vais donner d'autres signes annonçant d'une manière certaine la fin de l'opération.

Dès le début du brassage, il se forme des scories

gard du puddleur. En retirant l'outil du four, elles

server sur l'outil, au sortir du four, quelques grains de fer très-petits qui étincellent faiblement à l'air. Lorsque la fin de l'opération est arrivée, le nombre et la grosseur des grains augmentent, leur aspect devient

brillant parmi la scorie. L'abondance des grumeaux, leur aspect blanc étincelant, combinés à la résistance que le puddleur éprouve à remuer la masse qui tend à se souder, sont des indices certains de la fin du puddlage que tout métallurgiste exercé saisit facilement (1). Il peut arriver aussi que la fonte employée provienne

d'une mauvaise allure de fourneau et ne présente pas l'homogénéité ; alors on apercevra déjà sur le ringard

les grumeaux de fer brillant étincelants, et cependant la masse entière n'aura pas toute pris nature ou tendance à se souder. On peut dire, sans crainte de se tromper, qu'avec cette fonte on ne fera jamais de l'acier. Le bain présente à la fois du fer et de la fonte. L'opération marche bien lorsque les grumeaux brillants apparaissent sur le ringard retiré d'une masse à aspect homogène, compacte, sur laquelle on n'aperçoit pas de matières ferreuses brillantes en saillie, comme dans les deux cas dont je viens de parler.

(,) Comme on le verra dans les observations de M. Gruner sur le même sujet (livraison prochaine) , l'oxyde de manganèse ajouté ne saurait avoir pour effet de diminuer le pouvoir oxydant des scories. (2) Cette flamme blanche abondante annonce une combustion complète des gaz et des particules de charbon entraînées

ment de la qualité que présentera. le produit fabriqué. En effet, si pendant le brassage, au moment où apparaissent les grains, le bain semble hérissé de petits mamelons brillants en saillie

par le tirage de la cheminée, et par suite une haute température dans le four.

obtenu ne sera pas de l'acier, ou du moins ce sera un produit

(i) Il est déjà possible à l'ouvrier exercé de juger à ce mo-

au milieu d'une pâte homogène, on est sûr que le produit aciéreux ou ferreux à la fois, le puddlage a été poussé trop loin. Tong XV, 1859.