Annales des Mines (1859, série 5, volume 15) [Image 84]

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RÉACTIONS DE L'AFFINAGE DES FONTES.

masse graine et se sèche rapidement , en laissant en général une très faible proportion du laitier? On est d'autant moins fondé à l'espérer que le plus souvent la négligence des ouvriers et leur désir de produire vite et beaucoup, font qu'ils commencent le brassage avec une masse trop froide, alors que tous les fragments de fonte ne sont pas entièrement ramollis ou. fondus : aussi voit-on souvent dans le produit de ce travail des noyaux de fonte à peine décarburés et qui certainement n'ont pas pu se dépouiller davantage des autres impuretés. Résultats du

Tous ces défauts du puddlage sec, même avec un sec mazéage bien fait, se doivent traduire surtout par un

fontes mazées. produit éminemment rouverin, en même temps que bien

souvent le fer obtenu présentera les défauts inhérents aux autres impuretés de la fonte. Voilà, sans contredit, les causes prédominantes de l'infériorité des fers à la houille, préparés, encore à 1 heure qu'il est, dans un grand nombre de forges, par le procédé du puddlage sec en fontes mazées et mélangées de fontes brutes blanches ou truitées blanches.

uddlage gras de fontes brutes.

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Ce que je vais dire chi puddlage gras achèvera, je crois, de le démontrer. Le puddlage gras, en crasses ou scories, n'a pu être appliqué au traitement des fontes brutes que le jour où, par une disposition ingénieuse, les parois métalliques creuses, à courant d'eau ou d'air, des fours bouillants remplacèrent les parois en briques réfractaires des anciens puddlings. Avec ceux-ci il était impossible de brasser un bain liquide de fontes et de scories ferreuses ; les parois se seraient rapidement dissoutes dans le lai-

tier et, outre l'inconvénient grave d'une destruction continue de l'appareil , les scories amaigries par les éléments de la maçonnerie réfractaire devaient perdre

RÉACTIONS DE L'AFFINAGE DES FONTES.

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leur pouvoir affinant : aucun de ces inconvénients n'était plus à craindre avec les fours bouillants. La première application qui ait été faite du puddlage gras prenait pour matières premières des fontes blanches, tantôt lamelleuses ou sublamelleuses , tantôt caverneuses, plus rarement truitées et surtout truitées

Puddlago en bouillon de fontes blanches.

blanches. Ce qui a été dit précédemment suffit pour faire com-

prendre que de pareils mélanges, toujours disposés à demeurer un peu pâteux après la fusion, doivent, sous l'influence des battitures, crasses ou scories affinantes, MONTER très-rapidement au brassage , c'est-à-dire, qu'encore ici la décarburation marche au moins aussi vite que l'épuration. Or, si l'on considère que les fontes de cette classe sont généralement impures et surtout chargées de soufre ( voyez plus bas les exemples d'analyses des fontes de diverses allures dans la Loire), on

comprendra sans peine que le puddlage gras, rapide, appliqué à de semblables matières premières, ait pu PRÉSENTER DES ÉCONOMIES DE FRAIS sur la fabrication par

fontes grises ou truitées mazées et puddlées à sec, mais que sous LE RAPPORT DE LA QUALITÉ, on ait eu

des ré-

sultats inférieurs ou tout au plus égaux à ceux de l'ancienne méthode. Les circonstances sont tout autres si l'on applique le puddlage gras aux mêmes fontes qui étaient ou sont encore soumises au mazéage.

Ces fontes deviennent complètement liquides peu-

Puddlage gras ou en bouillon

dant la fusion sur la sole du puddling ; le travail étant de fontes grises.

d'ailleurs conduit, d'après ce qui déjà a été dit, exactement comme dans le puddlage pour acier, il en résulte que l'épuration se fait lentement : d'abord, pendant la fusion, puis pendant le brassage à bain encore liquide qui marque le début de la troisième période, la