Annales des Mines (1859, série 5, volume 15) [Image 14]

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DESCRIPTION DES MAN ENGINES

les procédés d'extraction du minerai c'est ce qu'on put réaliser dans la plupart des mines de bouille. Les puits y sont verticaux, et la translation des ouvriers se fait au moyen du câble, parfois, comme en Angleterre, sans autre intermédiaire qu'une chaîne à crochets' dans laquelle leur jambe est passée, généralement en Belgique et en France par les bennes ou cuffats , et les cages guidées. En 1855, un système entièrement différent fut essayé dans les mines métalliques du Hartz ; son principe consiste à imprimer à des échelles un mouvement alternatif, divisant le trajet en une série de relais, à chacun desquels l'ouvrier n'a à effectuer qu'un déplacement horizontal. Ces échelles mobiles, connues en Allemagne

sous le nom de fahrkunst , ont été depuis imitées et perfectionnées par les Anglais et ensuite par les Belges.

Le premier man engine (machine à homme) fonctionna dans le Cornwall en 1842, à la mine de Tresavean ; en 1845 M. Warocqué installa à Mariernont l'appareil qui a conservé son DOM. Plusieurs descriptions ont été données des fahrkunst et de la machine Warocqué (i) ; M. Combes, dans son

traité d'exploitation, signale le man engine de Tresaveau , objet lui-même de rapports assez détaillés, publiés par la société polytechnique du Cornwall dans son bulletin de 1845.

J'ai eu occasion de visiter récemment dans ce pays plusieurs mines où les man engines remplissent par(0 Pour les Fahrkunst,. Archives de Karsten, t. X; Notes du professeur Gordon, i8Lti, Annual Report of the Royal Cornwall Polviechnic Socie(y; M. Combes, Traité d'exploitation, t. III, 181t5 M. Ponson, Mines de houille, t. III, i853; Pour la machine Warocqué, Combes et Ponson, ibidem.

EMPLOYÉS DANS LE CORNWALL.

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faitement leur destination ; ces appareils présentent plus de sécurité et de puissance que ceux du Hartz , et plus de simplicité que ceux de Belgique. C'est à ce titre

pratique, et non pas à celui de nouveauté, qu'il m'a semblé intéressant de les décrire ici.

Voici d'abord un court historique des principales phases que, suivit leur introduction, due entièrement à l'initiative intelligente et généreuse de la .Société polytechnique (1). Dès la première réunion générale de la société, en 1854, M. Charles Fox offrit trois prix pour le perfectionnement des procédés, alors en usage, pour la descente et l'ascension des mineurs. Le meilleur projet fut celui de l'ingénieur Michael Loam, le même qui devait plus tard construire la machine de Tresavean. Cependant le concours demeura ouvert ; durant plusieurs années, divers plans furent produits et des prix accordés. En 1858, M. Fox offrit 2.500 francs à la première mine qui ferait une tentative dans le sens désiré ; cet exemple fut suivi par d'autres particuliers, et une somme de

Historique.

14.5oo francs fut remise aux mains d'un comité, chargé d'adresser des circulaires aux mines. Les exploitants de Tresavean acceptèrent les conditions proposées, et en janvier 1842, deux tiges à mouvement alternatif, conduites par une roue hydraulique, fonc-

tionnaient jusqu'à une profondeur de 26 toises. Les paliers étaient distants de 12', l'excursion de chaque tige en avait 6; en sorte que les hommes changeaient de position à chaque palier. Sur l'avis de M. Loam, on se décida à substituer une machine à vapeur à la roue () Ces renseignements, ainsi que tons ceux relatifs aux man angines de Tresavean et des United-Mines, sont extraits des bulletins de la Société polytechnique.

Man engines à deux tiges.