Annales des Mines (1858, série 5, volume 14) [Image 241]

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NOTES.

NOTES.

on rencontre à 94",8o, une troisième nappe jaillissante ayant un débit de 3o litres. Plusieurs accidents sans gravité surviennent; à 107",70 , les sables sont tellement gras qu'il faut employer une force extraordinaire que le treuil ne peut développer pour relever le trépan et la soupape. Le 3 juin, on suspend le travail, on bétonne la partie vide du fond. Le tube est percé de trous aux profondeurs convenables pour recueillir les eaux des diverses nappes rencontrées. L'analyse de l'eau d'Oum-el-Thiour n'a pas été faite. 6° Sondage de Chegga.

Le premier coup de sonde est donné le 6 juin 1857; 11 6',Cto

et 15'".5o, on rencontre des nappes ascendantes, on tube le trou et on continue le fonçage au diamètre de et si mètres, on rencontre de nouveau des nappes ascendantes, et à 24 mètres une nappe jaillissante donnant 20 litres par minute. On relève la colonne de om.3o ; on équarrit au diamètre de or',55, on tube à o"',3o , la colonne porte des trous à ai et à 211 mètres. A 28m,50 , nouvelle nappe jaillissante débitant 3o litres par minute, on descend la colonne de o°,255 de diamètre intérieur. A 520,80 , autre nappe donnant 20 litres par minute. Le forage est arrêté le 9,7 juin; on coupe la colonne à 28 mètres, on la descend jusqu'au fond du sondage, elle porte des trous de 0',01 à 0-,05 à toutes profondeurs des nappes

jaillissantes, la cuve est placée et le bétonnage terminé le 5o juin. La composition de l'eau du puits de Chegga est la suivante, d'après M. Lefranc Chlorure de sodium Sulfate de soude Sulfate de chaux Carbonate de chaux Chlorure de magnésie Sels de fer, matières organiques

g, 0,280 3,350 1,540 0 360 0,400

traces. 5,030

Extrait d'une lettre de \I' Ch' Laurent'

Si on voulait remonter au plus loin, on pourrait avancer qu'il semble probable que Moïse, avant de lancer le peuple de Dieu dans le désert de Sinaï, avait eu soin de se pourvoir des verges nécessaires au forage. Bon nombre de fontaines en Syrie portent encore aujourd'hui les noms bibliques de puits de Jacob,

de Salomon, etc., que la tradition fait remonter jusqu'à ces Patriarches. 1

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Il existe encore aujourd'hui dans la mosquée de la Meeque , au-dessus de l'édifice destiné à la prière de la secte orthodoxe de Chafiy, un puits dit de Zemzern, dont l'ange Gabriel fit jaillir la source pour étancher la soif d'Agar et d'Ismaël errants dans le désert. Ce puits fut comblé pendant quinze siècles, et ne fut découvert que par le grand-père de Mahomet. Les eaux de Zemzem réputées saintes servent aux Musulmans,

soit pour se purifier, soit pour se désaltérer. En quittant la Mecque, ils en emportent des bouteilles pour en verser ensuite quelques gouttes dans l'eau ordinaire qu'ils boivent pendant leur pèlerinage. Quelques auteurs font remonter les puits de l'oasis d'Ammon à une très-haute antiquité, quatre mille ans. Ce qui semble cer-

tain, c'est que l'industrie des puits jaillissants dans la lianteÉgypte remonte au temps des premiers historiens grecs, c'està-dire au delà du cinquième siècle avant notre ère, puisqu'à cette époque l'oasis de Thèbes était déjà renommée par la beauté de sa végétation, et que celle-ci ne pouvait provenir que de la présence de puits amenant à la surface les nappes souterraines. Diodore, évêque de Tarse, mort vers 390, nous a laissé sur la grande oasis située dans le désert à une quarantaine de lieues

de l'Égypte, la description suivante, qui montre bien clairement que, de son temps, cette contrée tenait sa fertilité des puits qu'on y avait creusés. « Pourquoi, dit-il, la région intérieure de la Thébaïde, qu'on » nomme Oasis, n'a-t-elle ni rivière, ni pluie qui l'arrose, mais » n'est-elle vivifiée que par le courant de fontaines qui sortent » de terre, non d'elles-mêmes, non par des pluies qui tombent » sur la terre et qui en remontent par ses veines, comme chez » nous, mais grâce à un grand travail des habitants? Serait-ce » l'indice que ces lieux qui produisent des fontaines de ce » genre, des fontaines qui donnent naissance à de vrais fleuves » d'une eau aussi douce que limpide, sont dominés par des » montagnes? Mais, au contraire, ces vastes plaines sont très» éloignées des montagnes, sont tout à fait unies, entièrement » privées d'eau, ou tout au moins ne renferment qu'une très» petite quantité d'une eau lourde et salée qui ne jaillit point » du sein de la terre, mais qui se trouve dans des creux et qui » ne suffit pas pour étancher la soif pendant

»

Photius, qui a conservé ce curieux passage de l'évêque de