Annales des Mines (1858, série 5, volume 14) [Image 160]

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NIVEAU D'EAU PERFECTIONNÉ

NOTE SUR UN NIVEAU D'EAU PERFECTIONNÉ.

Par M. DAGAND, constructeur de l'appareil (1).

L'appareil de sûreté appelé niveau d'eau exigé par les règlements sur tous les appareils à vapeur, est ordinairement composé de deux communications, l'une supérieure, l'autre inférieure, garnies chacune d'un robinet, et réunies verticalement par un tube en verre dans lequel s'indique le niveau de l'eau. Pour que le tube, dans sa réunion avec chacune des tubulures, ne présente pas de fuites, il est ordinaire-

ment relié à chaque communication au moyen d'un stuffing - box, fermeture convenablement hermétique lorsqu'on a opéré avec soin. Mais pour remplacer un tube cassé, il faut d'abord retirer les morceaux, lesquels, surtout quand le tube a été quelque temps en service, adhèrent fortement aux garnitures auxquelles ils sont presque soudés par le tartre ;

il faut dévisser les presse-étoupes, retirer les bagues et nettoyer les boîtes à étoupe, peser le nouveau tube, et refaire les garnitures d'étoupe. Toutes ces opérations demandent beaucoup de temps,

et ordinairement le chauffeur remet au moment où il pourra disposer de ce temps pour remplacer le tube. Dans les locomotives, si un tube casse en route, le mécanicien est forcé, pour le remplacer, d'attendre la rentrée de sa machine au dépôt. (i) Insertion faite sur l'avis de la commission centrale des machines à vapeur.

POUR LES CHAUDIÈRES A VAPEUR.

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Il est vrai que souvent, et dans les locomotives surtout , il existe trois petits robinets de jauge ; mais ces robinets, destinés à vérifier la marche du niveau d'eau, rie peuvent le remplacer. Le mécanicien peut oublier de les ouvrir, ou avoir trop de confiance dans son appréciation du temps écoulé et de la vapeur consommée depuis qu'il les a ouverts pour la dernière fois. Le tube en verre, lui, se présente à la vue du mécanicien et malgré lui.

L'absence du niveau d'eau a dû occasionner une grande partie des accidents résultant de l'abaissement de l'eau dans les générateurs. Cette absence est le plus souvent cause qu'un mécanicien brûle ses tubes. Le niveau d'eau que je propose n'a pas ces inconvénients, attendu que le tube en verre peut se remplacer en moins d'une minute, comme on peut s'en rendre

compte en examinant le dessin et en opérant sur le niveau donné comme modèle. Les fig . 11, 12, 15, Pl. I, représentent un niveau d'eau complet, dans le genre de ceux employés sur les locomotives, mais sur lequel on a supprimé les stuffing-

box qui relient les extrémités du tube, en les remplaçant par une disposition nouvelle, qui fait l'objet d'un brevet.

Dans la communication inférieure est un petit mamelon m (fig. ii) destiné à entrer dans le trou du tube ;

autour de ce mamelon on a pratiqué un évidement annulaire ab pour laisser entrer le tube et le poser sur une ou plusieurs rondelles en caoutchouc c.- Un trou 0 est percé dans la patte FG de la communication supérieure. ici est un raccord auquel on a ménagé également deux petits mamelons m', m", dont l'un m" entre dans

le trou du tube, et l'autre m' entre dans le trou de la communication. Autour de chacun de ces mamelons,