Annales des Mines (1858, série 5, volume 14) [Image 60]

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PRÉPARATION MÉCANIQUE

DU MINERAI D'ÉTAIN DANS LE CORNWALL.

temps des Phéniciens, qui avaient fait de leur colonie de Gades, sur la côte ouest de l'Espagne, leur principal entrepôt de cette branche de commerce. Au temps d'Auguste, Diodore de Sicile rapporte que les Romains achetaient, aux habitants du Cornwall, l'étain que ceux-ci leur livraient à l'île d'Iktis supposée être le mont Saint-Michel), le transportaient à dos de chevaux, en trente journées de marche à travers la Gaule, et l'embarquaient aux embouchures du

lai, charbon de bois et Turf, par les fourneaux à ré-

Rhône.

La demande d'étain s'accrut, aux sixième et septième siècles, par la fonte des cloches destinées aux nombreuses cathédrales de cette époque, et plus tard

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verbère chauffés à la houille. Les premières machines à vapeur pour l'épuisement furent installées à peu près à la même époque. La mine de Wheal Vor en eut une de 1710 à 1714, construite sur le type de celles de Savary, ou de Newcomen. Les machines de Newcomen furent établies en grand nombre de 1720 à 1778, et remplacées depuis par

celles de Watt, dont on n'a fait que perfectionner le système jusqu'à nos jours.

En résumé, on voit que l'étain fut produit par le

chartes et priviléges, qui furent l'origine des cours spé-

Cornwall depuis les temps les plus anciens ; et, qu'alors comme aujourd'hui, il y subissait les opérations complètes, y compris le traitement métallurgique ; que les minerais de cuivre, exploités sans doute peu avant l'an i600, furent dès lors dirigés sur le pays de Galles ; que la consommation industrielle de la houille de cette contrée, dans le Cornwall, ne remonte qu'a 1700, et fut due, vers cette époque, à son introduction dans la fusion de l'étain, et à la découverte des machines à va-

ciales, connues encore aujourd'hui sous le nom de

peur.

Stannary Court, et où se règlent les contestations et affaires des mines. Pendant longtemps on dut se contenter d'exploiter l'étain d'alluvion ; quand ce gisement devint plus

Quant à la galène argentifère on commença à l'extraire dans le Cornwall et le Devon, antérieurement au minerai de cuivre ; son exploitation est aujourd'hui une des branches importantes de l'industrie du pays, et deux usines en fondent sur place une grande

par l'invention de l'artillerie. Au treizième siècle, Bruges était le principal marché de ce métal; et au quatorzième, les marchands italiens le transportaient aux contrées du Levant.

Le roi Jean, en l'année 1201, puis Richard, comte de Cornwall, et le roi Édouard I" en 13°5, accordaient

aux producteurs d'étain (Tinners, Stamnatores) des

pauvre, on attaqua les filons; la recherche de l'étain dans ceux-ci amena la découverte du cuivre. En 1600, Carew annonce que l'on expédiait déjà des minerais de cuivre dans le pays de Galles, probablement en vue d'économiser sur le prix du combustible nécessaire à la fusion. Vers 17oo, on commença dans les usines à étain à remplacer les fours à manche et le combustible végé-

partie. Sans insister davantage sur ces généralités, je préci- Production minérale en 1856. serai, par quelques données numériques, la production actuelle des principales substances minérales ; pendant l'année 1856 le Cornwall et Devon ont fourni :