Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 277]

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DÉPENSE DES DÉVERSOIRS VERTICAUX

que M. Boileau dit lui-même que le temps a été rarement calme pendant ses travaux et que les ondulations qui se produisaient dans le liquide ont causé des erreurs dans l'appréciation de H et dans celle de la dépense contenue dans la jauge. Le procédé employé par M. Boileau pour mesurer est simple et ingénieux ; il est du reste analogue à celui

de Bidone et me paraît un excellent point de départ pour les tables. Si je résume la question, je vois dans le travail de M. Lesbros quelques expériences suffisamment exactes

sur le cas particulier que j'étudie, mais incomplètes, car elles ne font pas connaître l'influence de la hauteur

du barrage. Pour en tenir compte, l'auteur y indique des interpolations encore assez longues et qui ne donneront pas une grande approximation pour un barrage de moins de o,54. Si le barrage est plus élevé, on ne pourra résoudre' la question qu'en admettant que le coef-

ficient est le même que dans le cas du dispositif qu'il désigne sous le numéro Io. Les expériences de M. Castel, considérées isolément,

ne permettent en aucune manière de déterminer k; mais, réunies aux expériences de M. Lesbros, elles jettent quelque jour sur l'influence de la hauteur du bar-

rage et rendent les interpolations plus sûres quand toutefois cette hauteur est faible.

Enfin, le travail de M. Boileau résoudrait la question aussi complètement que des tables peuvent la résoudre, si des influences étrangères n'avaient souvent Inconvénient

des tables. Proposition d'une formule donnant la dépense sans coefficient.

altéré les coefficients qui leur ont servi de base. Des tables renfermant des coefficients très-exacts ne présentent jamais aux praticiens que des jalons capables de resserrer entre des limites plus ou moins étroites les erreurs qui proviendront des interpolations qu'exi-

ALIMENTÉS PAR UN CANAL DE MÊME LARGEUR.

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geront toujours les applications particulières ; il faudra

tracer des courbes pour traiter les cas qui n'y seront pas compris.

Le moyen qui me paraît le plus sûr et le plus simple ès't de construire une formule, soit empirique, soit théorique, donnant sans coefficient la dépense avec une approximation suffisante dans la pratique et n'exigeant pas des calculs longs et pénibles. C'est vers ce but que doivent tendre les travaux des hydrauliciens, aujourd'hui que bien des observateurs ont préparé, ainsi que le dit M. Poncelet (Rapport sur les expériences hydrauliques de M. Lesbros) des ma-

tériaux exempts de doute sur lesquels la théorie et les formules peuvent s'asseoir comme sur une base solide.

Tel est aussi l'objet que je me suis proposé. Je n'ai eu ni le temps ni les moyens de vérifier ma formule par l'expérience ; j'aime mieux, du reste, qu'il en soit ainsi, car on m'accuserait peut-être d'avoir fait concorder des résultats que l'on ne pourrait contrôler avec ceux de la formule.

Avant de dire comment je suis arrivé à l'établir, je prouverai son exactitude en montrant qu'elle donne, avec toute l'approximation désirable, les résultats obtenus par MM. Castel, Lesbros et Boileau. Cette formule est

hV D

/H V 2gP

t

h

2(H h')

On voit que ce n'est autre chose que la formule adoptée, dans laquelle je remplace k par la valeur théorique que je lui attribue ; h représente l'épaisseur de la veine liquide au-dessus de la crête du déversoir;