Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 124]

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MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE.

En résumé, la salebande qui sépare la marne argileuse métamorphique du basalte qui l'a traversée, contient plus de carbonates que la marne elle-même. Elle est imprégnée par une terre verte, comme celle qui est

Basalte et Craie.

disséminée dans le basalte ; aussi, au premier abord, paraît-elle se rapprocher de cette dernière roche ; mais elle n'est pas feldspathique, et sa composition montre, au contraire, qu'elle se rapproche beaucoup plus de la marne. Woodburn. J'ai cité déjà les environs de Wood-

burn qui présentent un grand intérêt pour l'étude du métamorphisme exercé par le trapp sur le calcaire. Il est nécessaire d'y revenir encore pour faire connaître un gisement dans lequel le métamorphisme a été trèsénergique et a donné lieu à une salebande très-remar-

quable. Le ravin dans lequel le ruisseau de Woodburn a creusé son lit fait voir clans un escarpement un grand dyke de

trapp, qui se relie avec la nappe trappéenne formant la surface du sol (Pl. IV, fig. 28 ). Ce dyke n'a pas moins de i5 mètres de puissance, et à une hauteur de 20 mètres au-dessus du ruisseau , il s'étale en nappe prismatique. 11 traverse successivement les marnes rouges du new red sandstone , les marnes bleues du lias, le greensand, et enfin la craie par-dessus laquelle il s'épanche. Si l'on considère le trapp lui-même, il ne présente rien de bien particulier. Cependant j'ai remarqué que ses fissures sont quelquefois tapissées de fer oxydulé , cristallisé en octaèdres , qui est recouvert par de la mésotype radiée. Ce trapp est aussi très-amygdalaire près de son contact avec la craie. Il a d'ailleurs modifié les différentes couches qu'il a traversées ; mais c'est surtout à la surface de la craie, et près de la jonction du dyke avec la nappe de trapp,

ROCHES TRAPPÉENNES.

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que le métamorphisme s'est exercé avec une grande intensité. D'abord la craie a pris une structure cristalline grenue et une couleur blanc grisâtre. C'est conforme à ce

qu'on observe généralement au contact des dykes de trapp qui sont puissants. 11 importe seulement de remarquer ici que la craie est cristalline, même sous la

nappe de trapp. De plus, elle est séparée de cette nappe par une zone de contact, ou par une salebande.

Cette salebande a une épaisseur qui varie depuis quelques décimètres jusqu'à mètre. Elle présente un agrégat bréchiforme et très-confus composé de différentes substances minérales.

Je signalerai d'abord la chaux carbonatée bleuâtre, spathique, à grandes lamelles ; elle se montre en rognons

ou en amas et elle est limitée au contact du trapp. Le plus souvent elle est intimement pénétrée de zéolithes fibreuses qui ont cristallisé dans les interstices laissés entre ses cristaux et qui se sont évidemment formées en même temps. Elle est ordinairement bien distincte de la chaux carbonatée grenue, qui provient de la cristallisation de la craie ; elle en est séparée d'une manière très-

nette, par une surface arrondie qui semble avoir été corrodée ; elle a visiblement une autre origine (Pl. IV, fig. 50).

La chaux carbonatée bleuâtre et spathique, lorsqu'elle s'observe au contact ou dans le voisinage des filons de trapp , est toujours l'indice d'un métamorphisme très-énergique : et on se rappelle qu'à Monzoni nous avons déjà eu l'occasion de signaler sa présence. Dans la salebande on trouve, du reste , un hydrosilicate magnésien, dont l'analyse sera donnée plus loin,

et qui appartient à la saponite de M. Dana. Je signalerai également divers zéolithes, notamment la méso-