Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 141]

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DE L'EMPLOI DES imoriuÉrÉs OPTIQUES

13IR1îF1UNGENTES EN MINERALOGIE.

Ce dernier clivage était pottrtant assez flet, SUÉ lèS échantillons analysés par M. Damour, et qui lui avaient

coïncide avec l'axe de plus grande élasticité, tandis que dans l'autre, il coïncide avec l'axe de plus petite élas-

été envoyés par M. Forchammer. eukolite ne s'est présentée jusqu'ici qu'en petites masses cristallines dont quelques-unes se séparent facilement en prismes d'environ 120° et 6o° terminés par une base perpendiculaire aux faces verticales. En examinant un grand nombre de ces fragments qui m'avaient été remis par M. Sceman, j'en ai rencontré un qui portait, sur l'angle solide obtus du prisme de 120°, une face inclinée sur les deux faces verticales adjacentes, d'environ 117°, nombre très-voisin de l'incidence du rhom-

ticité.

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boèdre a' sur le prisme d' de r eudialyte. Malgré ce rapprochement, les mesures prises sur les fragments d' eukolite ne me paraissaient pas susceptibles d'une assez grande précision, peur permettre de conclure avec certitude si leur forme était un prisme rhomboïdal droit, voisin de 120°, ou un prisme hexagonal régulier. Pour lever mes doutes à cet égard, j'ai eu recours aux caractères optiques ; en amincissant suffisamment MI fragment d' eukolite parallèlement à sa base,

j'ai pu reconnaître que cette substance se comportait comme Mi cristal à un seul axe négatif; dès lors sa forme ne pouvait plus être rapportée qu'au rhomboèdre, et d'après ce que j'ai dit plus haut, cette forme était presque identique à celle de r eudialyte. Il devenait donc intéressant de comparer les propriétés optiques biréfringentes de ce dernier minéral, à celles de l'en-

kolite : c'est ce que j'ai fait en usant convenablement un rhomboèdre basé d' eudialyte ; mais au lieu de trouver dans cette substance un axe négatif, j'ai reconnu avec étonnement un axe positif. Voici donc deux minéraux géométriquement semblables, à peu près identiques dans leur composition, mais dans l'un desquels l'axe optique

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Cette opposition des caractères biréfringents est encore plus remarquable ici que dans les apophyllites , et dans les combinaisons d'hyposulfate de strontiane et d'hyposulfate de plomb réalisées par M. de Sénarmont ; car d'une part , l'eudialyte et l'eukolite offrent toutes deux

une couleur rouge qui ne diffère que par la nuance ; et comme des lames même très-minces ne possèdent qu'une transparence assez imparfaite, ces lames ne laissent à peu près passer que les rayons rouges de l'une des extrémités du spectre ; d'autre part , l'hyposulfate de strontiane et l'hyposulfate de plomb sont chimiquement isomorphes, mais avec des éléments différents tandis que d'après les analyses de M. Damant, les deux minéraux en question contiennent essentiellement les mêmes principes constituants. Suivant les définitions que j'ai données au commencement de mon mémoire, on pourrait donc conserver le nom d' eudialy te au groupe

minéralogique qui comprendrait l'ancienne eudialyte positive du Groenland, et r eudialyte négative , ou eukolite de Norwége. Un autre exemple du même genre va nous être fourni

par un minéral appartenant à un groupe naturel, qui a offert jusqu'à présent une très-grande incertitude sur la nature des substances qu'on doit lui rapporter. Ce minéral est la pennine , connue d'abord sous le nom de mica triangulaire de Binnen, décrite plus tard sous celui de pennine par MM. Frael et Schweitzer, et enfin examinée de nouveau, il y a quelques années par M. Marignac et par moi (1) . (1) Annales de chimie et de physique, 3" série, t.X, p. A.