Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 140]

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BIRÉFRINGENTES EN MINÉRALOGIE.

DE L'EMPLOI DES PROPRIÉTÉS OPTIQUES

tôt positifs, suivant que l'un des deux sels composants prédominait ; d'autres cristallisations montraient au microscope d'Amici un champ violacé coupé d'une croix noire, .dans lequel l'affaiblissement du pouvoir biréfrin-

gent ne permettait plus d'apercevoir que le premier anneau. Dans certains mélanges des deux sels à propriétés optiques contraires, la double réfraction était donc annulée ; ou plutôt, ces mélanges se comportaient

pour une extrémité du spectre, comme l'hyposulfate de plomb, en réfractant le rayon ordinaire moins que le rayon extraordinaire ; et pour l'extrémité opposée, comme rbyposulfate de strontiane en réfractant le rayon ordinaire plus que le rayon extraordinaire ; ils n'avaient pas de double réfraction pour les rayons intermédiaires du spectre, les rayons ordinaire et extraordinaire demeurant réunis. Selon toute probabilité, ces mélanges en proportions variables de deux corps chimiquement et cristallographiquement isomorphes, existent dans l'apophyllite seulement jusqu'ici, l'élément à double réfraction positive s'est seul montré isolé dans les cristaux d'Utoë et de Fassa tandis que l'élément à double réfraction négative nous est encore inconnu.

Le groupe des micas, sur les propriétés optiques desquels M. de Sénarmont a également publié des obser-

vations pleines d'intérêt dans les Annales de chimie el de physique, tome XXXIV, p. 171, ne nous offre plus, comme celui des apophyllites, des individus jouissant

tantôt d'une double réfraction positive, tantôt d'une double réfraction négative ; ici la ligne moyenne est toujours l'axe de plus grande élasticité, c'est-à-dire que tous les micas sont négatifs, ce qui permet immédiatement

de distinguer ces minéraux d'avec les chlorites, par exemple, dont la très-grande majorité est positive.

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Mais ei admettant , avec M. de Sénarmont , que la forme primitive commune à toutes les variétés de mica, est un prisme rhomboïdal droit très-voisin de 1 2 o", le plan des axes coïncide, tantôt avec la grande diagonale, tantôt avec la Petite diagonale de la base de ce prisme. Dans l'un et l'autre cas, l'écartement des deux axes optiques est excessivement variable, et il est Même quelquefois complètement nul, comme on l'observe dans certains cristaux de la Somma et des États-Unis. L'inconstance de ce caractère s'explique très-simplement par la supposition que les deux termes extrêmes de chaque série peuvent se rnélatger en toutes propor-

tions; ces detix termes étant les variétés de mica où l'on a observé, dans deux directions rectangulaires, un écartement maximum de 700 environ. Dans ces combinaisons de corps géométriquement et chimiquement isomorphe, il Se fait Un échange mutuel de propriétés optiques, et quand le mélange est en proportions optiquement équivalentes, ces propriétés peuvent complètement être annulées l'une par l'autre. M. de Sénarm ont a produit des phénomènes tout à fait du même genre, en combinant en proportions variables du sel de Sei-

guette potassique, dont les axes s'ouvrent dans un plan parallèle à la petite diagonale, avec du sel de Seignette ammoniacal dont les axes s'ouvrent au contraire dans un plan parallèle à la grande diagonale de la base (l).

Il serait sans doute excessivement intéressant dé pouvoir comparer entre elles les compositions des divers micas dont les axes optiques sont situés dans deux plans se coupant à angle droit ; malheureusement nous man(i) Voyez le mémoire sur les propriétés optiques bfréfringentes des corps isomorphes, p. 1129,